mercredi 16 décembre 2015

Racine et Pascal



Athalie : « Dès qu’on leur est suspect, on n’est plus innocent ». Voilà qui aurait bien décrit, trois cents ans plus tard, la vie sous les régimes communistes et islamistes.
Je soupçonne Pascal d’être athée. En effet, il dit : « J’ai choisi le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ». Comment peut-on choisir de croire ? On croit ou on ne croit pas. Ses « pleurs, pleurs, pleurs de joie » deviennent, en ce cas « pleurs, pleurs, pleurs de soulagement ». Il s’est dit : j’en ai marre de réfléchir et de n’arriver à rien. Je décide donc de laisser certains autres penser à ma place.
Je soupçonne également Racine d’avoir aimé Athalie plus que les Juifs et leur fanatisme (tout au moins dans la pièce en question). Quand on lit la description de l’éducation d’Eliacin, on se croirait dans une école coranique. Athalie a laissé vivre et agir les grands prêtres alors qu’ils avaient monté le peuple contre elle. Votre temple, leur dit-elle, est toujours debout. Pourquoi continuez-vous à me haïr ? C’est une bonne illustration du fait que la politique d’apaisement n’a aucune prise sur les fanatiques. Ils n’y voient que faiblesse et capitulation.
Pascal et Racine étaient englués dans les concepts religieux de leur époque. On perçoit cependant, comme une ombre contre un drap, les mouvements hésitants d’une conscience morale qui dépasse cette époque.

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