samedi 26 décembre 2015

Maturité



Qu’est-ce que la maturité ? Quand un homme cesse de plaire à une femme, ou une femme à un homme, le partenaire a tendance à lui dire qu’il (ou elle) a besoin de « grandir ». Le seul fait de se réfugier dans une remarque insultante est en lui-même significatif : le symptôme d’un malaise profond. On se fait du partenaire idéal une certaine idée, et tout ce qui en diffère est stigmatisé comme étant un signe d’immaturité. Les psychologues nous disent que nous insultons les autres par peur de ce que nous sommes – ou pourrions être – nous-mêmes. 

La notion de maturité varie grandement d’une personne à l’autre. N’y a-t-il donc pas de critères fiables ? Personnellement, je songe immédiatement au degré de responsabilité. Plus une personne est irresponsable, moins elle est adulte. Les questions clés pour décider du degré de maturité sont : peut-on compter sur cette personne, peut-on croire ce qu’elle dit, tiendra-t-elle ses promesses ?  

Le chirurgien et psychologue Ghislain Devroede propose un critère très attrayant. L’enfant prend. L’adulte donne. Si, avec les années, on continue à vouloir prendre sans jamais s’habituer à donner, on reste enfant. C’est ce que font grosses brutes, voleurs, violeurs, escrocs, chauffards, syndicalistes, cambrioleurs et meurtriers de tout poil. Ne pas enseigner à l’enfant l’habitude du don, c’est le condamner à vivre en marge de la société avec le risque (bien faible, il est vrai) de se retrouver en prison, mais aussi la certitude d’être détesté par ceux qu’il côtoie. Je ne parle pas ici de don d’argent, bien sûr, mais du don de soi : donner de son temps, de son écoute, de son sourire tout en respectant les autres.

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