dimanche 8 avril 2018

Pénibles tentatives


Pourquoi les poétaillons ont-ils si complètement perdu le sens du rythme ? Exemple :

LE BANQUET
Un matin,
s'approcher d'une fleur
si belle dans sa rosée
que ça devient banal
le parfum suave immobilise l'espace
libérant les rêves

En poésie, belle suivi d’un mot commençant par une consonne se prononce en deux syllabes, ce qui donne un vers de 7 pieds. Après un vers de 6 pieds, c’est déséquilibrant ; c’est laid !
Vient un vers de 11 pieds. Quand on s’appelle Verlaine, on peut s’en tirer, mais pas quand on débute ! Ou alors, le « poète » a peut-être considéré que immobilise n’avait que 4 pieds… mais pas devant une consonne !
Finalement, un vers de 5 pieds. Parfaitement acceptable si le précédent n’en avait que 10.
Belle en une syllabe ; immobilise en 4, n’auraient pas posé de problème dans une chanson, mais ici il s’agit d’un poème, c’est-à-dire d’un texte qui ne peut compter que sur lui-même pour créer sa propre musique et son propre rythme. Le résultat est chaotique.
Il aurait fallu si peu de chose !

Un matin,
s'approcher d'une fleur
si belle en sa rosée
que ça devient banal
suave parfum figeant  l'espace
et libérant nos ciels.