mercredi 30 décembre 2015

L'enfer



Joanne haïssait les hommes. Elle les hait toujours, probablement. Je le dis au présent car je ne pense pas qu’elle soit morte. Elle est plus jeune que moi. Elle haïssait son père, principal de collège. Que s’était-il réellement passé entre ces deux-là ? Elle ne s’expliquait pas, surtout devant un homme, pensez donc ! 
Elle était devenue si agressivement féministe qu’elle ne savait parler que de cela : habitude plutôt lassante. Elle portait des jupes ou des robes qui lui descendaient jusqu’aux chevilles. Elle portait également, par tous les temps, des godillots de randonnée qu’elle faisait sonner dans les couloirs comme l’aurait fait un spadassin.
Elle épousa un Arabe qui s’empressa de l’insulter et de la battre. Je ne sais pas s’ils sont toujours ensemble mais je sens que Jean de la Fontaine en aurait fait une fable…
Chacun de nous est l’ingénieur (inconscient ?) de son propre enfer.

mardi 29 décembre 2015

Routine



Ghislain Devroede propose une idée intéressante pour être moins malheureux au travail. Il parle, évidemment, de ceux qui sont vraiment malheureux au travail et non de ceux qui aiment ou qui, dans certains cas, adorent leur travail mais traversent une mauvaise passe.
Très souvent, ce n’est pas le travail en lui-même qui irrite mais tout simplement l’obligation de travailler pour gagner sa vie. Consciemment ou inconsciemment nous arrivons alors à ce travail avec une attitude négative. En conséquence, certains incidents nous irritent hors de toutes proportions : une feuille qui se coince dans le photocopieur, un distributeur de café en panne, une remarque un peu sarcastique de la part d’un collègue, un document déplacé par quelqu’un d’autre et difficile à retrouver etc. 
Le conseil (sous forme de question) de Ghislain : "Laisserais-tu ces incidents gâcher ta journée si tu aimais fondamentalement ton travail ?" Quand la réponse est « non », alors tu es sur le bon chemin pour diminuer ton angoisse et éviter les maladies psychosomatiques si souvent liées à l’idée d’être pris au piège.
Il y a des gens qui se complaisent à faire une montagne d’une taupinière. C’est l’enfer au quotidien. Si on arrive à faire une taupinière d’une montagne, ce n’est pas nécessairement le paradis mais c’est la possibilité de rentrer chez soi sereinement sans avoir envie de faire la gueule à sa femme ou son mari, de s’emporter contre les enfants et de donner un coup de pied au chien.

Intelligence



Peter Ustinov : « Il faut mettre son instinct au service du peu d’intelligence que l’on possède. » Mais il y a tellement de sortes d’intelligence ! 
Comme disait Coluche : « On est tous le con de quelqu’un d’autre. »

Remplaçons « instinct » par « talent ». Le talent est une graine. Il a besoin de fumier, ou pour employer un terme plus acceptable, de nourriture. Il a besoin de mobiliser notre ténacité, et surtout notre intelligence, même si on en a peu.
En regardant et en analysant les malheurs des autres, puis ses propres malheurs, on s’aperçoit qu’en termes de réussite ou échec dans la vie, ce qui nous a coûté le plus cher, c’est la stupidité. Stupidité n’est pas culpabilité. Cependant, même si c’est profondément injuste, elle coûte plus cher que le mensonge, la malhonnêteté, l’agressivité, la violence, l’intolérance et même le crime. En termes de souffrance, elle se situe au même niveau.

Le type d’intelligence dont nous avons le plus besoin, c’est celui du Karma, c’est à dire celui qui nous rend conscient de la loi de cause à effet. Toute action, bonne ou mauvaise, entraîne une réaction. À chacun ses exemples…