jeudi 10 décembre 2015

Afrique



On condamne de plus en plus l’acharnement thérapeutique, et on a raison. Pourtant nous agissons vis-à-vis de l’Afrique avec le même acharnement. L’absurde taxe sur les billets d’avion pour aider le Tiers Monde en est un bon exemple. Cette taxe permettra simplement à quelques politiciens africains de changer de Mercedes un peu plus souvent.

Bénin (où j’ai enseigné pendant deux ans) : 1 million d’habitants en 1950. Six millions en l’an 2000. Tout le problème est là. Sur une terre en général très pauvre la production agricole s’encrasse et cale comme un moteur auquel on demande trop d’efforts. On détruit brousse et forêts, on étend le domaine de la latérite, on fait disparaître des espèces végétales et animales, on prive la médecine traditionnelle de ses plantes, on 'modernise' les habitudes en détruisant les traditions, et on flirte avec le désastre écologique, tout cela pour qu’en 2025 un pays comme le Bénin puisse compter 10 millions d’habitants. Où est le progrès là-dedans ? La solution est-elle, comme le voudrait l’hypocrisie de la pensée unique, de laisser des millions d’Africains supplémentaires s’installer en France ?

Que fait-on pour ces gens dont la détresse est réelle ? On s’amuse à leur envoyer des aides ponctuelles, médicales ou nutritionnelles. Résultat : la population augmente encore. 

Laissons-les tranquilles. Ils ne sont pas stupides, loin de là. Chaque fois que, même avec les meilleures intentions du monde, nous intervenons, nous ne faisons qu’aggraver la situation. Il faut faire confiance aux Africains : si nous les laissons s'organiser à leur façon, sans leur dire comment faire, et surtout sans les forcer à suivre nos 'conseils', ils trouveront la solution.

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