dimanche 26 juin 2016

Brexit



 Les media français pensent-ils vraiment pouvoir y changer quelque chose ? Depuis 48 heures, nous ne voyons et n’entendons que des rencontres avec des Anglais qui regrettent d’avoir voté pour le Brexit. La presse et la télévision sont tellement dépitées par les résultats qu’ils ont mis le turbo sur le lavage de cerveau médiatique. Mais à quoi bon ? Pourquoi trépigner comme un mauvais perdant ?
Ils ont surtout peur qu’un Frexit supprime leurs subventions.

jeudi 23 juin 2016

Charabia (mais officiel)

On se souvient de ces désopilantes définitions d'une piscine et de la natation (déplacement en milieu aqueux) par notre cher Ministère de l’Éducation nationale. Nous avons droit à une récidive.
 
Directive du Ministère de l’Éducation Nationale aux professeurs de français :
 
« La littérature sera envisagée ici comme l’indice, le lieu et le moyen convergeant (à l’intersection de la philosophie, de l’histoire, de l’histoire des arts et bien sûr de la poétique) d’une réflexion problématisée et historicisée sur la situation de l’homme à travers les siècles. »
 
Et voilà pourquoi votre fille est muette !

mercredi 22 juin 2016

Perfection



Dans un récent article sur le mariage pour tous, je mentionnais que la condamnation des couples homosexuels par les catholiques et les musulmans venait du fait que cette situation s’éloigne de la norme. La norme devient synonyme de perfection, et tout ce qui s’éloigne de la perfection est condamnable. Étant donné que rien n’est parfait, tout est condamnable.
L’imperfection, que l’on pourrait aussi appeler la différence, devient un reproche, mais aussi un défi vis-à-vis de la norme. Dans le domaine religieux, cela s’appelle une hérésie, et doit, pensent certains, être combattu par tous les moyens. À Rome, les chrétiens se démarquaient du polythéisme en vigueur. Ils furent persécutés.
Puis, quand les catholiques eurent pris le dessus, ils se retournèrent contre les Cathares et protestants de tous poils ; contre les Juifs aussi. En Angleterre, quand les protestants eurent « gagné », ils persécutèrent les catholiques. De nos jours encore, dans les coins reculés des Appalaches, ou au cœur de la « Bible Belt », c’est-à-dire cette région qui ceinture le cœur des États-Unis, les irréductibles baptistes ou presbytériens considèrent que les catholiques ne sont pas des chrétiens (on ne rit pas, svp !).
Dans le monde musulman, Sunnites et Chiites s’étripent gaillardement pour des querelles de queues de cerise, ou si vous aimez mélanger les métaphores, pour des cheveux coupés en quatre.
Naturellement, je parle de différences qui ne font de mal à personne. Par contre, lorsqu’une minorité politique ou religieuse veut, par la violence, imposer des lois cruelles et ses tabous à la majorité de la population, comme c’est le cas aujourd’hui en France, la majorité est en droit de se défendre. Elle en a même le devoir.

L’une des phrases favorites de mon prof de math était “Supposons le problème résolu”. Autrement dit, reprenons les choses à l’envers.

« Nous » (en tous cas nos ancêtres) avons persécuté les Cathares. Était-ce vraiment parce qu’ils croyaient que le diable était aussi puissant que Dieu ?
Nous avons aussi persuadé Louis XIV de révoquer l’édit de Nantes, amorçant par là, dans le domaine de l’économie nationale, une descente aux enfers qui devait inéluctablement se terminer par une révolution. Les jésuites ont persuadé ce même Louis XIV de bannir les jansénistes, et de faire raser Port Royal. Était-ce vraiment parce qu’ils n’étaient pas d’accord sur la notion de « grâce » ? Ensuite le pape a convaincu Louis XIV (encore lui) de bannir les jésuites. Tout puissant et autoritaire qu’il fût, le Roi Soleil se laissait facilement manipuler.
En fait, et suivant en cela les conseils de mon vieux prof de maths, nous regardons par le mauvais bout de la lorgnette. Reprenons le problème à l’envers.
Ce n’est pas à cause de différences d’opinion que nous nous persécutons mutuellement : c’est parce que nous mourons d’envie de persécuter quelqu’un. Il nous faut alors rechercher puis dénicher certaines différences d’opinions chez les autres. Si le pouvoir en place prend parti dans un sens ou dans l’autre, cela donne carte blanche aux mensonges de la presse et aux conflits de société… à la limite, aux persécutions.  

samedi 18 juin 2016

Catégories



Il y a un grand nombre de lecteurs pour qui un roman doit rentrer dans une catégorie bien définie : roman sentimental, de guerre, d’espionnage, d'aventure, policier, érotique ou science-fiction. Quand on pense que Shakespeare mélangeait les genres au 16ième siècle, et qu'au 19ième Victor Hugo se battait encore pour le mélange des genres ! 
Peine perdue : presque tous les éditeurs (grâces soient rendues à écrituriales) insistent pour faire entrer les romans dans des casiers, ou des tiroirs, comme on voudra. Il leur faut absolument une étiquette.
Un roman érotique est écrit spécifiquement pour titiller le lecteur. A ce titre, je n'ai JAMAIS écrit de roman érotique. Lorsque des passages que l'on peut, à tort ou à raison, qualifier d'érotiques (c'est la mentalité du lecteur qui décide) se présentent dans le cours normal d'un récit, certains lecteurs deviennent aveugles à tout le reste. C'est ainsi que L’École du Serpent, en particulier, traîne comme un boulet sa réputation de roman érotique, alors qu'il ne s'agit que du combat et de la recherche existentielle d'une femme mal aimée de ses parents, et en particulier de sa mère.