samedi 31 octobre 2015

Emplois

Notre gouvernement crée des emplois, mais il refuse de comprendre la différence entre “créer des emplois” et créer les conditions de l’emploi. On ne peut “créer des emplois” qu’avec l'argent des contribuables c'est à dire en augmentant les impôts, et donc le chômage. C’est le vieux problème, niveau CM2, de cette foutue baignoire qui se remplit d’un côté et se vide de l’autre. 

jeudi 29 octobre 2015

Univers parallèles



Il y a peu, Félix est tombé amoureux d’une ravissante jeune femme : Lucie. Hier, elle a quitté un mari brutal et égoïste pour s’établir ailleurs avec ses deux enfants. Félix a aussi quitté sa femme, une femme qu’il respecte beaucoup mais qui, depuis la naissance de leur fille, il y a de cela vingt ans, ne veut plus faire l’amour avec lui. Félix a trouvé une chambre chez un vieux couple qui le traite comme leur propre fils. Dans quelques semaines, Félix et Lucie espèrent pouvoir vivre ensemble. Jusqu’ici, rien que de très banal. Mais voici l’incident troublant :
Quelques jours après s’être rencontrés, Lucie et Félix se sont donné rendez-vous à mi-chemin de leurs demeures respectives. Ils ont recherché le calme de la campagne. Après avoir commencé à se caresser dans la voiture, ils ont décidé que ce n’était pas satisfaisant. Ils ont donc pris une couverture et ont recherché, à pied, un coin tranquille. Ils sont arrivés devant un château et Félix a ressenti une extraordinaire impression de déjà vu, bien qu’il fût absolument certain de n’être jamais allé en cet endroit.
Quittant le château, ils se sont quelque peu enfoncés dans la forêt qui l’entoure et ils ont fait l’amour sous un arbre.
Félix est venu me rendre visite hier. Il adore mon roman Bestial. Je lui ai dit que le château qui, dans le roman, avait inspiré celui de Toutcouleur était celui qui se trouvait précisément entre sa ville et celle de Lucie. Les bras lui en sont tombés.
Non seulement il avait “reconnu” le château d’après les descriptions de Bestial mais, comme Émile et Véronique, Lucie et lui avaient fait l’amour pour la première fois dans le parc de ce même château.
Y a-t-il des univers parallèles ?

mardi 27 octobre 2015

Portes ouvertes



“On passe souvent à côté de l’amour parce qu’il ne correspond pas à ce qu’on avait imaginé”. Citation d’un grand philosophe ? Non : scénaristes d’Ally McBeal !
C’est profond, pourtant. Au lieu de se morfondre devant des portes fermées, il vaut mieux passer par celles qui sont ouvertes, même si elles ne sont pas celles auxquelles on s’attendait... surtout s’il existe déjà quelques atomes crochus. Mais alors, on pénètre dans des jardins enchantés, insoupçonnés et on peut y trouver un bonheur imprévu.

dimanche 25 octobre 2015

Beauté



Qu’est-ce que la beauté ? Excellent sujet de dissertation au Bac philo ! Pourquoi les animaux sont-ils incapables d’apprécier un vaste paysage ou un magnifique coucher de soleil ? Pourquoi les dromadaires ou les orangs-outans mâles sont-ils attirés par les dromadaires ou les orangs-outans femelles ? Se peut-il qu’il s’agisse seulement de leur odeur, de ces fameuses phéromones dont on parle tant en ce moment ? Pourquoi, dans ce cas, les paons et les faisans mâles sont-ils si beaux (même pour nous), si ce n’est pour attirer les femelles par autre chose que l’odeur ?
Un paysage est-il beau en lui-même ou a-t-il besoin d’être regardé pour le devenir ?
Je pense qu’il est beau en lui-même mais que les animaux n’en sont pas conscients ; les sombres brutes de l’espèce humaine non plus. Lorsque nous réagissons à la beauté d’un paysage, d’un animal, d’un autre être humain ou à celle des réalisations humaines : ponts, cathédrales, temples ou avions, c’est que nous avons saisi, un peu, beaucoup ou passionnément, ce qui fait l’essence de ce pont, de cette cathédrale, etc… Nous nous identifions à ces manifestations techniques ou artistiques. Plus nous avons conscience de faire partie de l’univers, plus nous savons vibrer au spectacle ou à l’audition de tous les aspects de cet univers. Cette vibration qui nous identifie à autre chose qu’à nous-même, c’est la beauté. La beauté de l’univers ne se manifeste pas à tout le monde car ce n’est pas tout le monde qui peut, ou même qui veut, en être conscient, mais elle est réelle. Si le spectateur refuse de faire le premier pas, cette beauté ne se révèle pas à lui mais elle est bien là pourtant, prête à se révéler.
La beauté de la femme pour l’homme ou la beauté de l’homme pour la femme  est de même nature que les autres formes de beauté. Elle représente une identification avec l’autre, avec tout ce que cela comporte de subtilité et de détails culturels. Le savant dosage des trois : besoin, beauté et identification culturelle est peut-être la recette qui mène à l’amour.