jeudi 8 octobre 2015

Idéologies



Je reviens de vacances dans l’Aude et l’Ardèche. J’y ai admiré l’austère beauté des châteaux cathares. J’ai été, sept-cents ans après les faits, profondément ému au spectacle du fameux “pré aux cramés”, c’est à dire le “champ des brûlés” au pied du château de Montségur. Je m’étais imaginé, depuis l’enfance, un champ immense où eût été préparé un bûcher longiligne, une chenille de l’horreur… mais la réalité est encore pire. Le “champ des brûlés” est minuscule et le bûcher était carré. Y montèrent volontairement, serrés comme des sardines, 207 croyants cathares qui préférèrent ces souffrances indicibles à l’abjuration. Pendant qu’on allumait les brindilles du soubassement, les “vainqueurs” chantaient l’hymne de la croisade !
À mon retour, j’ai pensé aux personnes que je connais et qui se disent communistes.
L’église catholique a torturé et tué des milliers de personnes. Les Nazis des millions ; les Communistes des dizaines de millions. Si, dans une soirée, quelqu’un annonçait négligemment qu’il est Nazi, ce serait un tollé général, une révulsion, le sentiment que l’on est devant quelque chose d’insupportable… et on ne le supporterait pas. Le Nazi serait jeté dehors sans ménagement. Pourtant, on peut très bien, dans la même soirée, dire que l’on est communiste. Il y aura peut-être quelques regards gênés mais on fera mine de n’avoir pas entendu, on essaiera de changer de sujet de conversation. 
S’il est considéré comme révoltant d’appartenir à une idéologie qui a exterminé douze millions d’innocents il est parfaitement acceptable, apparemment, et surtout pardonnable, d’en soutenir une qui a rayé du monde, le plus souvent dans les tortures, soixante-quinze millions d’individus dont le seul tort était de ne pas être d’accord avec le parti politique en place. Pour nos gentils Communistes français, c’était sans nul doute, une nécessité historique à moins que, pour reprendre l’expression de Jean-Marie Le Pen, il ne s’agisse que d’un “incident” ou un “détail” de l’Histoire.
Comment s’étonner du mépris dans lequel nous tiennent les pays qui ont su garder leur dignité en condamnant toujours, et dès le départ, les horreurs communistes au même titre que les horreurs nazies ? On ne se prive pourtant pas de leur donner des leçons de morale…

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