vendredi 9 octobre 2015

Ralentisseurs



Je viens de lire un article sur l’épidémie de ralentisseurs qui se répand dans toutes les villes et villages de France. On pense à la remarque de Pompidou : « Arrêtons d’emmerder les Français ».

Cette épidémie affecte également l’Angleterre, mais là au moins, des voix s’élèvent courageusement contre ces absurdités : celle des ambulanciers. Les ralentisseurs ont causé la mort de bien des patients, soit en retardant leur arrivée à l’hôpital, soit en les secouant.

Certes, il faut respecter les vitesses limites en ville, mais des caméras bien placées feraient parfaitement le travail et… rapporteraient de l’argent.

Le journaliste en question s’étonnait qu’aux États-Unis les automobilistes respectent en général les vitesses limites en ville. Son explication : « Aux États-Unis, la loi c’est la loi, alors qu’en France, c’est un défi. » Peut-être, mais je soupçonne qu’on ne peut résoudre une phénomène de société par un mot d’esprit, et qu’il y a chez les Américains des motivations, des habitudes et des réflexes beaucoup plus complexes.


À Little Rock, j’ai été témoin d’un épisode tellement extraordinaire que j’hésiterais à le croire si on me le racontait :

 A l’intersection de deux grandes avenues à six voies (trois dans chaque sens) les feux rouges sont tombés en panne. Immédiatement s’est établi un système de rotation dans le sens des aiguilles d’une montre : 1,2,3,4. Trois voitures de « 1 » traversent le carrefour. Les 3 suivantes s’arrêtent puis trois voitures de « 2 » etc… Pas de cafouillage, pas d’accident, pas d’engueulades ! Pas d’agent de Police non plus. C’était comme une figure de ballet parfaitement réglée. Franchement, je me demandais si je n’étais pas en train de rêver, puis j’ai appris qu’il s’agit d’une habitude bien ancrée dans la population quand les feux sont en panne. Le ballet 1,2,3,4 se forme instinctivement. J’imaginais ce qui serait arrivé en France dans de semblables circonstances. C’était à donner froid dans le dos.
          University Avenue à Little Rock

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