mardi 19 avril 2016

Réciprocité



L’année dernière, une charmante jeune femme que nous appellerons Éliane sortait de son village en voiture. Elle fut arrêtée par des gendarmes car, au niveau du panneau barré d’une ligne rouge en diagonale indiquant la sortie de l’agglomération, elle roulait à 58km/h. Elle était déjà en pleine campagne.
Le jeune gendarme qui a dressé le procès-verbal ne semblait pas à son aise. Discipliné – mais pas nécessairement bête – il obéissait militairement aux ordres ubuesques de ses (soi-disant) supérieurs.
Éliane avait fort envie de lui dire : “Pouvez-vous me regarder dans les yeux et m’affirmer que, personnellement, vous attendez d’être exactement au niveau du panneau pour commencer à accélérer ?” Mais elle ne dit rien pour ne pas « aggraver » son cas.
Imaginons que, quelques mois ou même quelques années plus tard, les gendarmes frappent à sa porte pour procéder à une enquête de voisinage. Bien élevée, Éliane serait d’une politesse impeccable. “Non monsieur, je n’ai rien vu ni rien entendu”, et ceci même si elle avait vu et entendu quelque chose pendant la nuit ; car, en son fort intérieur, elle penserait : “Barre-toi, connard !”
Nous avons besoin des gendarmes mais ils ont aussi besoin de nous. Ont-ils jamais entendu parler d’une petite chose qui s’appelle « relations publiques » ? Pourquoi les « supérieurs » hiérarchiques pondent-ils des directives aussi stupides ? Si leur but était de perdre le respect et la collaboration de la population, ils ne s’y prendraient pas mieux.

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