mercredi 13 avril 2016

Malplaquet



Alors, pourquoi, en revenant des cours en fin d’après-midi (j’étais élève contrôleur à la base aéronavale) avons-nous trouvé des canots de sauvetage le long des dortoirs, ainsi que des cordes et des bouées de sauvetage dans les couloirs des étages ?
Pourquoi deux navires américains étaient-ils ancrés au plus près des côtes, et dès le lendemain matin, alors que la base aéronavale et une bonne partie de la ville pataugeait dans un mètre de boue, nous ont-ils ravitaillés en pain, oranges et boîtes de singe ?
Si la Marine Nationale connaissait le danger, pourquoi les civils ont-ils été pris par surprise ?
Je ne jette le blâme sur personne : on a peut-être eu peur de créer, à Fréjus, une panique qui aurait pu se révéler inutile avec les risques inhérents d'embouteillages sur les routes et de pillage… C’est un argument qui se tient ; mais quelqu’un savait. Cinquante-sept ans plus tard, la vérité historique exigerait que l’on nous informe : qui savait que le barrage allait craquer, puis qui a pris la décision (bonne ou mauvaise, je ne juge pas) de ne pas avertir la population, et quelles sont les raisons de cette décision ?

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