jeudi 21 avril 2016

Lettre ouverte...

...aux association pour la sécurité routière.




Je soutiens votre opposition au panneaux d'avertissement de radars. L'Angleterre et les États-Unis n'avertissent pas les automobilistes qu'ils approchent d'un radar, et personne ne s'en est jamais plaint. C'est ce que nous aurions dû faire dès le début, mais en France, nous aimons à la fois les demi-mesures et les complications. Il est parfaitement évident que tout accident, de quelque nature qu'il soit, est plus grave si la vitesse est élevée.
Malgré tout, et puisqu'il nous faut vivre avec ce que nous avons, je pense que votre association ne fait pas assez d'efforts dans d'autres domaines générateurs d'accidents :

1.   La priorité à droite. C'est une aberration. Certaines villes, comme Bain-de-Bretagne, ont conservé la priorité à droite dans toute la ville, transformant la traversée de l'agglomération en cauchemar. Mais il y a pire : Saint-Nazaire et La Baule (il y en a d'autres) ont gardé la priorité à droite pour certaines rues mais pas d'autres. Jouer ainsi aux dés avec la sécurité des habitants relève de l'irresponsabilité criminelle. Se rendent-ils compte que les touristes américains, britanniques, allemands, hollandais et scandinaves n'ont jamais connu la priorité à droite, et que, pour eux, s'il n'y a pas un "stop" ou un "cédez le passage", ils ont la priorité ? La réponse des élus, je ne la connais que trop : "Ils n'ont qu'à se renseigner"… comme si les "ils n'ont qu'à" pouvaient sauver des vies humaines, comme si un texte, genre paragraphe A, sous paragraphe "Z" était plus important que la vie elle-même ! C'est l'esprit "fonctionnaire" poussé aux limites de l'absurde. Est-il besoin d'ajouter que la priorité à droite existe encore, ici et là dans les campagnes, et que parfois de belles routes départementales n'ont pas la priorité sur des chemins vicinaux ? Nous sommes paraît-il, dans un pays de logique et d'esprit cartésien. Vraiment ?

2.   Le non-respect des distances de sécurité. Qui d'entre nous, n'a jamais vu une autre voiture, mais surtout la façade menaçante d'un poids lourd ou d'un fourgon à moins d'un mètre de son parechoc ? L'autre jour, j'ai subi ce genre de harcèlement de la part d'un car scolaire. Cela fait froid dans le dos.


3.   La concentration des contrôles de police et de gendarmerie sur les grands axes. Les accidents sur les grands axes sont spectaculaires : les journaux en parlent. Pourtant, les statistiques sont impitoyables : sur 5 morts sur la route, 4 ont lieu sur les petites routes. Le journal local les mentionne, et dès le lendemain, c'est oublié. Les fous de la route circulent en toute impunité sur les petites routes.

4.   Le non respect des règles de signalisation dans les ronds-points : mauvaise habitude frustrante pour les autres usagers de la route mais potentiellement meurtrière pour les vélos et cyclomoteurs.


5.   L'absence de toute réglementation dans les parkings de supermarchés. Aux États-Unis, entre la façade du supermarché et le parking proprement dit, est peinte une zone striée en vert sur laquelle les piétons ont une priorité absolue et où les voitures n'ont pas le droit de rouler à plus de 8 Km/h. En France, la façon dont certains (surtout des femmes, j'ai le regret de le préciser) conduisent entre les rangées de voiture sans prendre le temps de voir s'il y a des phares de recul ou si un caddy se trouve sur leur chemin, est proprement effarante.

Comme vous le voyez, il y a encore beaucoup de chemin à faire. La vitesse est loin d’être la seule coupable, et vous devriez lancer des campagnes sur l'un ou l'autre de ces aspects de la sécurité routière.

         Bien sincèrement,

         Donatien Moisdon
           

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