jeudi 14 avril 2016

Merles



Il existait, à cette époque reculée où l’Internet n’existait pas, une curieuse tradition en Angleterre. La première fois qu’ils entendaient le chant du coucou, les gens envoyaient une lettre au Times qui la publiait ; ou du moins qui en publiait quelques unes. En 1912, le compositeur Frederick Delius composa un poème symphonique sur ce thème : On hearing the first Cuckoo in the Spring.
Pour moi, le chant d’oiseau qui encapsule le mieux l’idée de printemps, c’est celui du merle. Ce fluide sifflement, empreint d’un rien de tristesse, jamais identique d’un oiseau à l’autre ou (nous disent les spécialistes) d’une année à l’autre pour le même oiseau, symbolise mieux que tout, la beauté de la vie et la mélancolie qui s’attache à son écoulement.
Pour les merles, le printemps a donc bien commencé, et il est vrai que l’ensoleillement s’allonge notablement. Qu’il fasse froid, comme aujourd’hui, sous un ciel gris et sans un souffle de vent, ou qu’il pleuve légèrement sur la tendresse verte des feuillages, le chant du merle est empreint d’une puissante magie ; mais jamais autant que lors des toutes premières chaleurs, pendant lesquelles il semble que le temps soit figé. Encore quelques jours ?

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