lundi 21 mars 2016

Economistes



Certains, malgré tout, sont moins mauvais que d'autres. Turgot, au XVIII° siècle, Friedman au XX° conservent toute mon admiration.
Ce n'est pas le cas de Keynes dont les disciples ont mené la plupart des pays occidentaux au bord de la faillite à un moment ou à un autre. Les théories de Keynes sont d'autant plus pernicieuses que, du point de vue du fameux « pouvoir d'achat » , elles sont efficaces au début puis désastreuses au bout d'un certain temps. Elles ont donc la faveur des politiciens qui savent qu'ils ne seront au pouvoir que quelques années. Alors, « Après moi le déluge... » comme disait le Bien Aimé.
Quant aux théories de Carl Marx, ce sont 175 millions d'êtres humains (au bas mot) qui, par leurs souffrances et leur mort, en ont payé le prix.
Un prof de la Harvard School of Economics disait récemment : « Si tu ne peux pas expliquer l'économie à ta grand-mère, cela veut dire que tu ne sais pas de quoi tu parles ».  Et il ajoutait : « Les grandes places financières devraient être gérées par des ménagères de 50 ans : alors, on ne serait pas dans la merde. »
Mais peut-on quand même prédire les tendances de l'économie mondiale ?
Oui, à condition de ne pas être économiste.
Deux exemples concrets:

Concret I

Pendant la deuxième guerre mondiale, les Américains, en étudiant la résistance acharnée des Japonais sur terre, se rendirent compte que pour conquérir le Japon tout entier, il faudrait sacrifier quatorze millions de leurs soldats. Et encore… Tant que le Mikado n’aurait pas déclaré la cessation des hostilités, la résistance des civils n’aurait jamais connu de fin. Autrement dit, il était tout simplement impossible de conquérir puis d’occuper ce pays.
Entre parenthèse, le Général Rommel avait confié à son état-major : « Si tous les Français s’étaient battus comme les cadets de Saumur, nous n’aurions jamais pu atteindre Paris ». Mais passons…
Pas question de sacrifier quatorze millions de soldats pour la conquête du Japon. D’où le fameux Manhattan Project destiné à mettre au point la bombe atomique. D’autres pays s’y intéressaient : l’Allemagne, la Russie et l’Angleterre. Le Manhattan Project était original car il coordonnait toutes les ressources du pays : financières, scientifiques, militaires et industrielles.
Pendant la crise pétrolière de 1973 j’ai émis l’opinion qu’il était urgent de mettre sur pied un second Manhattan Project pour, cette fois, concevoir des voitures qui n’auraient pas eu besoin de pétrole. Les concepts d’écologie et de pollution n’étant pas encore très développés à cette époque, j’avoue que ce n’était pas là ma principale préoccupation.
Ce qui m’inquiétait le plus, c’était de voir les pays occidentaux acheter leur pétrole à des États non démocratiques dont certains pouvaient sans hésitation mériter l’appellation d’États voyous. Donner des centaines de milliards de dollars à des dictatures ou des oligarchies me paraissait très dangereux. Évidemment, il m’était impossible d’envisager quelque chose comme la destruction du World Trade Center mais, comme toute personne douée d’un minimum de bon sens, je savais que si l’on donne de l’argent à un criminel, il ne s’en servira pas pour financer des jardins d’enfants.
Etait-il besoin de sortir de HEC ou de la Harvard School of Economics pour comprendre cela ? Ou bien au contraire, le fait de sortir de ces établissements prestigieux vous donne-t-il des œillères ?
Dois-je préciser que ce second Manhattan Project ne fut jamais envisagé par ceux qui auraient pu et dû le mettre sur pied ? Lénine disait de l’Occident : « Ils pensent  seulement au commerce : ils nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons ». Les économistes et les financiers occidentaux ont cru bon de continuer à se procurer du pétrole dans des pays qui se sont servi de notre argent pour nous attaquer.

Deuxième exemple concret :
Quand j’ai acheté ma maison en 1977, je gagnais £9,000 par an. À cette époque, le maximum empruntable pour l’immobilier, c’était le salaire annuel. On pouvait ajouter un versement initial, bien entendu, mais on ne pouvait jamais emprunter au-delà du montant du salaire annuel. Ça marchait très bien. J’ai acheté une maison pour £9,000 et j’y habite encore.
Quelques années plus tard, on pouvait emprunter deux fois son salaire annuel, puis trois fois, puis quatre, puis cinq…
Toute personne douée d’un minimum de bon sens, ce qui, apparemment, excluait les économistes, voyait bien que l’on courait au désastre ; il se produisit en 1989.
La leçon a-t-elle porté ses fruits ? Que nenni ! Rebelote !
Peut-être faudrait-il commencer par mettre les écoles de commerce, grandes ou modestes, prestigieuses ou obscures dans les « poubelles de l’Histoire ». Les banquiers et les chefs d’entreprise ne s’en tiraient pas mal avant les années 80. Il est vrai qu’ils n’engageaient pas de « consultants ».

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