mercredi 13 janvier 2016

Violence et sentimentalité



Les Américains, on le sait grâce au bourrage de crâne de la gauche, ne savent tourner que des films violents. Leurs autres films – et ils en produisent énormément – n’attirent pas les foules de façon spectaculaire en France. Il y a des exceptions, bien sûr. Dans le monde anglophone, ils ont, malgré tout, assez de succès pour ne pas mettre leurs investisseurs en faillite, bien au contraire. Chez nous, on les retrouve l’après-midi à la télé. Il y a toute la gamme : cela va du navet au chef-d’œuvre en passant par le film « bien » sans plus. Alors, si nous sommes friands de violence au point de nous précipiter pour voir des films violents et ignorer les autres, qu’est-ce que cela dénote chez nous ?

Cet anti-américanisme systématique oublie que beaucoup de films français contiennent également des scènes de violence. Il n’y a pas d’ « exception française » en ce domaine. C’est simplement que les films américains violents sont, en général, si bien ficelés et si bien rythmés qu’on en parle davantage. 

À François Mauriac, catholique pratiquant, on demandait un jour comment il pouvait concilier ses convictions religieuses avec le fait que la plupart de ses personnages de romans fussent plutôt sinistres et sordides. Il aurait répondu : « Quand tout va bien, il n’y a rien à raconter ».

Même dans « La petite Maison dans la Prairie », si tout allait bien il n’y aurait rien à raconter.

Tout ne va pas bien dans le film Gideon de la réalisatrice Sarah Hoover car le personnage principal, comme dans « Love Story » est en train de mourir d’une leucémie. Gideon, c’est le triomphe de la simplicité sur la suffisance, de la générosité sur l’égoïsme et de la bonté sur la méchanceté. Je défie quiconque n’ayant pas un cœur de pierre de garder les yeux secs en regardant ce film. Malgré tout, j’imagine facilement Télérama le décrivant comme typique d’une certaine « sentimentalité à l’américaine ». Pour nos média (qui sont à 90% de gauche) que l’on soit violent ou pas, si on est américain, on a tort.

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