mercredi 4 mai 2016

Racisme ?



On blâme souvent les adolescents car ils veulent tous – ou presque – se ressembler. À Marseille, j'ai rencontré des jeunes Français qui parlaient, non plus avec l'accent de Marseille, mais avec l'accent arabe. Pour ne pas se compliquer la vie, ils s’étaient « intégrés ».
J'admire ce petit Anglais qui va au collège en jupe après qu'on lui eût interdit d'y aller en short. J'admire aussi le fait que ses camarades l'aient accepté : humour britannique, semble-t-il.
Tout au fond de notre inconscient, il y a la méfiance de ce qui est différent de nous. Aux époques préhistoriques, cette méfiance assurait la survie de l’espèce, car qui ne se méfiait pas était tué ou mangé (ou les deux). Grattez un Russe, et vous trouverez un paysan, dit-on en Russie. Grattons n’importe lequel d’entre nous, et on retrouvera l’homme préhistorique.
En Corée, les bébés métisses Européens-Coréens ou Africains-Coréens sont immédiatement, et par précaution, mis en orphelinats où, même là, leur avenir est sombre. Ce n’est guère mieux au Japon. On a peur de la différence, ce qui se traduit trop souvent par des accusations trop facile de racisme. Sur une cour de récré, les persécutions ne sont pas généralement basées sur les races : elles s'adressent aux rouquins, à ceux qui portent des lunettes, ceux qui sont trop gros, trop petits, trop timides, ou ceux qui s'habillent différemment ou encore emploient un vocabulaire élégant. Le persécuteur ne recherche pas une différence raciale, mais une différence de comportement.
Cela ne s'arrête pas à la cour de récré. À l’âge adulte, les différences d'éducation, (et, là aussi, bien sûr, de comportement), de sexualité et d'opinions prennent le relais.
En Afrique, les différentes ethnies ne rêvent que de s'étriper. N'allez surtout pas les accuser de racisme ! Pour être politiquement correcte il faut dire : « tensions ethniques ». Sans cela, c'est vous que l'on accusera de racisme, car l’intolérance est à la fois universelle et à double sens.
Alors, quand votre ado vous tanne parce qu'il n'est pas habillé comme les autres, ne soyez pas trop dur avec lui : il a peur d’être différent. Si on lui disait qu'il a peur, il n'en croirait rien évidemment, car cette peur est inconsciente : elle remonte à des centaines de milliers d'années, enterrée dans nos gènes à l'époque où même les Australopithèques n'existaient pas encore.

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