samedi 28 mai 2016

Poètes de guerre



Les meilleurs souvenirs ne sont que les épaves
de merveilleux instants qui n’ont jamais fleuri.

L’Angleterre admire et respecte ceux qu’elle appelle « The War Poets ». Ce ne sont pas des poètes qui admirent ou glorifient la guerre. Ce sont de jeunes hommes qui, au milieu des horreurs de la première guerre mondiale, ont laissé une sorte de testament poétique. Les noms de Rupert Brooke et Wilfred Owen viennent immédiatement à l’esprit.
Ayant trouvé par hasard les deux vers ci-dessus dans un cahier d’écolier rempli de notes et de poèmes par un Saint-Cyrien en 1915, je pense qu’il y a eu d’autres « poètes de guerre ». Si j’étais directeur de thèse, je lancerais l’un de mes étudiants dans cette direction pour sa thèse de doctorat. Dans les familles, dans les fermes, dans les petits musées ou bibliothèques de province, je pense qu’on aurait une bonne chance d’en trouver.

De John McCrae : In Flanders fields

In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses, row on row,
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.

We are the Dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved, and now we lie,
In Flanders fields.

Parmi les champs de Flandre ondulent les pavots
d’une croix à une autre alignées savamment.
C’est là que nous gisons alors que dans le ciel
une brave alouette emporte avec son vol
un grisollement doux entre coups de canons.


C’est nous, les morts. Il y a quelques jours,
nous vivions, savourant l’aube et le crépuscule,
aimions, étions aimés. Maintenant nous gisons
parmi les champs de Flandre.


Échos de François Villon, n’est-ce pas ?

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