dimanche 22 mai 2016

Mon pauv' monsieur !



“Ah, mon pauv’ monsieur, on est bien peu de chose !”

Aimer ou ne pas aimer une œuvre d’art, un morceau de musique, un roman ou un poème peut tenir à presque rien. Mais à quoi ?

Je suis allé voir Le Mépris de Jean-Luc Godard quand il est sorti. J’ai trouvé ce film admirable. J’étais fasciné. Je l’ai revu quelques années plus tard : je l’ai jugé vide et ennuyeux. Je l’ai revu une troisième fois, longtemps après. Je n’ai pas retrouvé l’enthousiasme de la première expérience, mais j’ai quand même éprouvé beaucoup d’admiration.

Même chose, mais pas dans le même ordre avec Hannah et ses Sœurs de Woody Allen. Je suis allé le voir à sa sortie, et je m’y suis mortellement ennuyé. Quelques années plus tard, je l’ai revu à la télé sans savoir ce que c’était. Il y avait un film, commencé depuis dix bonnes minutes. J’ai ressenti une vague impression de déjà vu, mais surtout je me suis senti comme enveloppé par une chape de chaleur. C’est pétri d’admiration, et même les larmes aux yeux, que j’ai regardé la fin du film. Après coup, en consultant les programmes de télé, que je me suis rendu compte qu’il s’agissait de Hannah et ses Sœurs.

Comment, dès lors, ne pas se demander ce qui fait qu’un lecteur ou une lectrice aime ou n’aime pas un roman ? Un sourire, un mot gentil de la part d’un collègue, et l’on est prêt à embrasser le monde entier. Une critique injustifiée, un pneu crevé ou un excès de bœuf bourguignon, et le roman acquiert un goût de sable…

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