dimanche 14 février 2016

Obstacles



Nous sommes anesthésiés dans l’illusion que nous vivons dans une société libre.
Lorsqu’on dit à un Américain que les magasins français n’ont pas le doit de déclarer des soldes sans la permission d’une agence gouvernementale, eh bien cet Américain ne vous croit pas. Il pense que vous radotez et que jamais le gouvernement d’un pays ne perdrait son temps à mettre son nez dans des choses comme cela. Pourrait-on essayer de lui dire qu’un paysan doit demander la permission de mettre un champ en jachère ou de ré-exploiter un champ déjà en jachère ? Ou qu’un viticulteur est taxé sur le vin qu’il a en réserve ? Peine perdue. Il ne vous croirait pas non plus.
Chaque profession pourrait donner une longue et déprimante liste des contraintes, toutes plus absurdes les unes que les autres qui pèsent sur elle.
« Mais il faut bien qu’il y ait des règlements ! » miaulent les fanatiques de la fonction publique. Certes, surtout en ce qui concerne l’honnêteté des engagements envers les clients, la façon dont sont traités les employés ou encore les menaces sur l’environnement, mais le fait qu’il faut des règlements ne veut pas dire qu’il en faille tellement que cela encrasse la machine économique.
Ces milliers de lois et de règlements n’ont jamais empêché les faussaires, les aigrefins, les sombres brutes et les exploiteurs d’opérer en toute impunité. Par contre, ces mêmes interventions étatiques totalement absurdes pèsent lourdement sur l’efficacité des entreprises honnêtes, c’est-à-dire sur l’immense majorité de celles-ci.
 Peu de lois, mais appliquées avec courage seront toujours plus efficaces qu’une diarrhée de règlements qui pénalisent les honnêtes gens mais dont les escrocs se moquent.
Un exemple entre mille ? Commençons par donner aux propriétaires le droit d’expulser les locataires qui ne payent pas, quelles que soient les circonstances ou les périodes de l’année. Injuste ? Cruel ? L’INSEE estime à un million le nombre d’appartements inoccupés parce que les propriétaires ont PEUR d’y mettre des locataires, peur des déprédations, peur des mauvais payeurs et surtout peur de ne pouvoir expulser les mauvais locataires. Un million d’appartements de plus du jour au lendemain sur le marché de l’immobilier, cela commencerait à résoudre pas mal de problèmes : prix des locations, surpeuplement, SDF, etc. Malheureusement, dans l'optique actuelle, le propriétaire, comme l’ignoble patron, c’est l’homme à abattre.
Pendant que les loueurs de taudis (dont certains carrément mafieux) se moquent des règlements, l’honnête propriétaire est paralysé. Peu importe si, en liant les mains de ce dernier, on fait du mal à tout le monde et surtout aux Français qui se battent avec des revenus modestes. On « fait du social » ou on n’en fait pas, que diable !

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