lundi 1 février 2016

Dale Carnegie



Oubliant complètement les conseils de Dale Carnegie, et afin d’augmenter la productivité et d’améliorer les résultats, on attaque les ouvriers ou les employés de la base : ceux qui sont le moins bien payés.
En Angleterre, on s’est ainsi attaqué aux profs. Quand on enseigne par vocation, quand on est aimé de ses élèves, quand ces mêmes élèves obtiennent d'excellents résultats aux examens, mais quand on vous serine en même temps que vous faites mal votre travail, vous finissez par vous comporter comme un chien qui, la queue entre les pattes, se demande d’où va venir le prochain coup.  Résultat : le collège-lycée où j’enseignais, est passé du 17ième rang sur un tableau des 200 meilleurs établissements anglais au 85ième puis a complètement disparu de la liste des 200. Pendant ce temps, les proviseurs et inspecteurs (politiquement très à gauche) insistaient pour imposer de nouvelles méthodes d’enseignement, méthodes qui se sont révélées désastreuses. Ils imposaient aussi des contraintes administratives, des tonnes de paperasse à remplir, des cases à cocher pour savoir si vous aviez bien atteint votre « cible » (c’était le mot à la mode), des rapports sans fin sur chaque élève et, pour couronner le tout, des réunions de travail hebdomadaires aux thèmes si obscurs que bien malin étaient ceux qui pouvaient dire de quoi on avait parlé.
On me dit qu’il en est ainsi presque partout : à La Poste, dans les centrales nucléaires, chez Peugeot-Citroën… On s’étonne après cela du nombre croissant de suicides parmi les employés. Quand on a 35 ans, que l'on se sent pris au piège dans une profession sans avenir, et que l’on y est traité comme un paresseux qui ne connaît pas son métier, alors que l'on n'est ni paresseux ni incapable ; quand on envisage qu’il faudra encore passer trente années à subir ce genre de traitement, la mort peut sembler désirable.
J’ai eu « de la chance » : à l'âge de 54 ans, j'ai fait qu’une crise cardiaque, ce qui m’a valu un quadruple pontage et une retraite anticipée. Ce que je n’avais pas voulu faire consciemment, mon corps avait essayé de le faire pour moi.
Pendant ce temps, on augmente le nombre des cadres. Anxieux de justifier leur position et leur salaire, ceux-ci passent leur temps à concocter des méthodes toujours plus coercitives pour leurs « inférieurs ».
On a oublié, une fois de plus, la devise du président Truman : "The buck stops here" : « Personne d’autre que moi n’est responsable de ce qui va mal ». La bonne entente, l’efficacité, la productivité, tout vient de la mentalité des cadres. On a oublié les conseils de Dale Carnegie sur les façons de travailler ensemble au lieu de chercher exclusivement à faire travailler les autres. Partout où les pratiques recommandée par Dale Carnegie ont été appliquées, le personnel – de la direction aux techniciennes de surface – a été heureux et superbement efficace, écrasant la compétition et se moquant des syndicats.

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