mardi 2 février 2016

Minceur



Nouvelle mode : on s’attaque maintenant aux femmes minces car certaines d’entre elles sont, de toute évidence, trop minces. Comme disait Antony Burgess après une liaison avec un mannequin de grand couturier : « J’avais l’impression de faire l’amour avec un cadre de bicyclette ».
Le Moyen-Age aimait les femmes minces ce qui, d’après les sociologues et historiens, indique une ère de prospérité ; prospérité toute relative d’ailleurs avec, ici et là, de grandes tragédies : épidémies de peste, ou  Guerre de Cent Ans ; guerre qui, avec les persécutions religieuses contre les Juifs, Cathares et autres contribua, et pour longtemps, à ruiner le pays.
Dans un siècle prospère, on mange à sa faim, on est moins obsédé par la  nourriture, on peut s’offrir le luxe d’en refuser et donc de privilégier l’élégance par rapport au besoin de survivre.
Vint ensuite, et pour longtemps, la mode des femmes bien en chair. Dans un pays pauvre, les « riches », c’est-à-dire le plus souvent ceux arrivaient simplement à manger à leur faim, étaient plus rebondis que les autres, l’embonpoint étant devenu un signe d’aisance matérielle.
Nous aimons la minceur à condition, bien entendu, de ne pas confondre mince et maigre. Ce n’est pas la même chose et il y aura toujours des excès dans un sens ou dans l’autre, nous le savons bien. Cependant, notre amour de la minceur indique que nous vivons, historiquement parlant, dans une ère de prospérité. Ne gâchons pas notre plaisir.

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