vendredi 6 novembre 2015

Séparations

Pourquoi se sépare-t-on ? La théorie la plus populaire est celle de l’usure de l’amour. Paradoxalement, mieux on se connaît, plus on est timide l’un envers l’autre. Au début d’une liaison, on est audacieux puis, peu à peu, le poison de la timidité pénètre dans nos veines.

Jadis, Léonard et Maria faisaient fréquemment l’amour dans le salon. Au lit, ils jouissaient (littéralement) d’une belle variété de jeux et de positions. Peu à peu Maria a déserté le salon. Au lit, elle voulait toujours faire la même chose. Elle repoussait les autres suggestions. Elle devenait prude. Vers la fin, elle considérait que faire l’amour était pratiquement une corvée. Elle ne voulait plus venir voir Léonard le samedi soir, ce qui auparavant leur permettait d’aller se balader le dimanche. Elle arrivait le dimanche vers midi et demie et repartait vers dix-sept heures tout en reprochant à Léonard de ne l’emmener nulle part. Autre exemple d’illogisme : elle jouissait toujours magnifiquement, même lorsqu’elle avait clairement indiqué qu’elle n’avait pas vraiment envie de faire l’amour.  

Pour Léonard, au contraire, après une liaison de sept ans, elle était toujours aussi attirante. Il ne pouvais passer près d’elle sans avoir envie de la prendre dans ses bras, ou passer derrière elle sans vouloir l’embrasser dans le cou. C’était bien une usure de l’amour mais elle était unilatérale.

Lorsque Winnie a quitté Etienne, elle a menti. Elle lui a dit qu’elle voulait, selon la formule consacrée, « sauver son mariage » et se rapprocher de son mari. En fait, elle avait simplement trouvé un nouvel amant. Plus que la séparation, ou la raison de la séparation, c’est ce mensonge a fait du mal à Etienne. Etait-ce, de la part de Winnie une forme de protection, une armure psychologique ?


Carine a quitté Geoffroy parce que son mari, Théodore, dont elle était divorcée, était revenu sur la scène. Théodore était un être intelligent, manipulateur, égoïste et impitoyable. Il était très dur avec elle et la critiquait constamment. Mais, disait-elle, “C’est le père de mes enfants”. Elle se réclamait aussi de son catholicisme et de son sentiment de culpabilité. Mensonges que tout cela.  La vérité : elle ressentait le besoin d’être dominée… mais quelle femme aurait le courage et l’honnêteté de s’avouer cela à elle-même ? Qui d’autre pourrait être en position de le lui dire ? Le croirait-elle, d’ailleurs ? Le sait-elle elle-même ? Le masochisme est-il souvent inconscient ?

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