vendredi 27 novembre 2015

Education Nationale



Tout le monde se plaint du fait que les jeunes ne savent plus ni lire, ni écrire, ni s’exprimer. On blâme l’école et on a raison. Il ne faut pas confondre « l’école » et « les profs ». Les profs sont les fantassins de l’école. Ce ne sont pas eux qui gagnent ou qui perdent les batailles : les vrais gagnants et les vrais perdants sont toujours les généraux ; des généraux qui, de décennie en décennies se révèlent de plus en plus incapables.
La situation dans les collèges est pire que dans les lycées car, de la sixième à la troisième, la présence scolaire est obligatoire. Il suffit de quelques voyous pour faire échouer toute une classe. C’est là que les généraux font preuve d’à peu près autant de courage qu’ont su en montrer Bazaine, Darlan ou Weygand. Ce courage consisterait à enlever des classes ceux qui ne veulent pas apprendre, et qui dans la foulée, empêchent les autres élèves d’apprendre.
On lève les bras au ciel, surtout si on est de gauche ; on feint l’horreur. « Mais que faire de ces élèves-là ? » On accuse ceux qui proposent cela de vouloir revenir aux maisons de corrections ou aux enfants de troupe, style « Allons z’enfants ». On ne songe pas un instant à respecter ce mot dont on se gargarise en l’appliquant si peu : Liberté. Condamner des élèves studieux à l’échec à cause de la présence de quelques voyous dans la même classe, ne représente pas une très haute idée du concept de liberté. Ce n’est que la liberté du Mal contre celle du Bien.
À cela, on oppose immédiatement trois objections. D’ailleurs, en France, on s’oppose toujours à tout : immobilisme des syndicats oblige.
Première objection : « Où trouvera-t-on des profs qui accepteront de se coltiner à la racaille ? » La réponse est surprenante : on en trouve. Le nombre de profs qui sont à la fois capables de (et volontaires pour) se dévouer à l’éducation des rebelles est impressionnant. Par expérience personnelle, je dirais 2%. C’est énorme lorsque l’on considère que, même dans les banlieues dites difficiles, c’est toujours une minorité d’élèves qui sème le bordel. La majorité, sans être composée de petits anges, aime apprendre et veut apprendre. Le plus souvent, ils en sont, dans un premier temps, empêchés par les voyous puis, dans un deuxième temps, ils se joignent à eux sous la pression du groupe.
Deuxième objection : « que leur apprendre ? » Réponse : ce qu’ils veulent, à condition unique qu’ils apprennent vraiment quelque chose. Oui, cela peut être le foot, le basket ou la pêche à la ligne, mais souvent ce seront aussi des activités manuelles menant à un métier.
Troisième objection : « Mais ils seront défavorisés par rapport aux autres ! » Pas du tout. Certains, les plus irréductibles, n’apprendront rien, c’est vrai ; mais leur but, en entrant au collège était déjà de ne rien apprendre et, en plus, d’empêcher les autres d’apprendre. Aucune différence pour eux mais une grande différence pour leurs camarades. Il faut tout de même penser aussi aux bons élèves, que diable ! D’ailleurs, pour la plupart des mauvais élèves, apprendre quelque chose qu’ils aiment mène presque toujours à vouloir reprendre des études plus conventionnelles. Pour ceux qui se repentent plus tard – et il y en a beaucoup – il faudrait, bien sûr, pouvoir offrir des cours pour jeunes (et moins jeunes) adultes.
Le meilleur gage de succès de ce programme, c’est que lorsqu’on n’est pas obligé de faire quelque chose, on veut le faire. Ferait-on de l’alpinisme, du cheval, du rugby ou du ski de fond si on nous y obligeait ?
Tout cela, c’est la responsabilité des généraux au niveau gouvernemental. 
Il y a, hélas, une autre couche de généraux : les syndicalistes. Pour eux, la situation se résume à : plus de « moyens » comme ils disent et moins de travail. Ils réclament le loisir et la possibilité de manipuler les jeunes pour que ces derniers fassent élire un gouvernement de gauche et donnent encore plus de pouvoirs aux syndicalistes. Des élèves qui ne savent ni lire ni écrire ? Peu importe. Des profs qui se font attaquer ? Aucune importance. D’autres qui se suicident ? Bon débarras ! On « fait du social » ou on n’en fait pas.

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