dimanche 1 novembre 2015

Dictateurs




Un pays n’est pas une personne. Nous avons pourtant l’habitude de dire “La France a décidé que…” ou “Les États-Unis pensent que…”
Je me demande si, dans certaines circonstances, il n’y a pas une sorte de consensus inconscient qui porterait les nations à agir de telle ou telle façon, comme le ferait un individu.
Dans le cas de l’attitude des États-Unis vis-à-vis des dictateurs, il faut remonter à Pinochet, au Chili.
On pense qu’environ 4000 personnes ont été exécutées ou assassinée par le régime en place. Cela fait du général Pinochet un personnage peu recommandable. Son coup d’État contre le président communiste Allende fut soutenu par la CIA et approuvé par Margaret Thatcher. Pourquoi cela ?
Pour avoir une réponse honnête, il faut imaginer le nombre d’opposants qui auraient été exécutés sous un régime communiste. Aux 4000 victimes de Pinochet, il aurait fallu ajouter un ou deux zéros. Pourquoi les communistes se seraient-ils comportés différemment au Chili par rapport aux autres pays qu’ils opprimaient ? Pourtant, on leur pardonne tout. Les nazis sont directement responsables de l'exécution systématique d’environ 12 millions de personnes. Les communistes ? 75 millions dans la seule Union Soviétique ; le double si l’on ajoute la Chine et la Corée du Nord. Qui se présenterait publiquement comme un nazi se verrait sortir de partout à grands coups de pieds aux fesses. Une personne peut déclarer tranquillement qu’elle est communiste, et tout le monde s’en fout.
La presse bien-pensante du monde entier s’est déchaînée contre les États-Unis et la CIA pour avoir soutenu Pinochet, et cela sans jamais réfléchir à l’alternative. Les États-Unis avaient choisi un moindre mal
Alors, quand sont montés au créneau les Saddam Hussein, Muammar Gaddafi, et maintenant Bachar el-Assad, on a l’impression que les États-Unis se sont dits : cette fois, personne ne pourra nous accuser de soutenir un cruel dictateur. On le dénonce, on fonce et on le détruit, et cela sans considérer l’alternative qui est que l’Irak et la Syrie étaient des pays où les Chrétiens pouvaient vivre en paix. Maintenant les populations subissent des atrocités sans commune mesure avec la rigueur des précédents régimes. De deux maux, les États-Unis et, hélas, la France, ont choisi le pire. Les autres pays européens n’ont rien choisi : ils restent sur la touche et s’affolent du nombre de réfugiés.

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