samedi 7 novembre 2015

Coupable de naïveté



Pourquoi tant de DVD pornos sont-ils si vulgaires ? Grosses pouffiasses aux seins ballotants et au visage plâtré de fards à bon marché, et qui gardent au lit de ridicules chaussures à hauts talons, « mecs » qui se comportent avec autant de conviction que s’ils arrivaient au boulot un lundi matin, décors minables, tout semble étudié pour repousser plutôt que pour attirer. Les publicités de ces DVD ne parlent que de « chattes défoncées » et d’ « anus éclatés ». Où est l’érotisme dans tout cela ? Si l’on voulait apporter de l’eau au moulin des adversaires de la pornographie, on ne ferait pas mieux. Et pourtant, il est évident qu’il y a des amateurs de ce genre d’horreur.

Lorsque Karine a épousé Ernest, il ne lui a pas fait l’amour : il l’a baisée en deux temps trois mouvements, exactement comme il l’avait vu faire dans les films pornos violents. Naturellement, elle n’a pas joui alors qu’il s’était attendu à des hurlements de plaisir comme sur la bande-son de ces DVD. « Il faudra te décoincer, ma petite » lui a-t-il dit au matin de leur première nuit.
Certes, Karine, malgré toutes ses qualités, a été stupide en choisissant un tel homme. Stupide et faible, comme elle l’est avec ses deux petits garçons qui la mènent par le bout du nez, et feront de sa vie un enfer quand ils atteindront l’adolescence. Le prix de la stupidité est souvent plus élevé que celui du mensonge ou de la perversion. Mais Ernest est encore plus stupide, car il s’est aliéné l’amour d’une femme, certes naïve, mais fraîche, jolie comme un cœur et absolument charmante.
En effet, d’après Antoine, qui est devenu son amant, Karine fait l’amour avec une passion, une subtilité, une faculté d’invention et un enthousiasme inégalés. Elle est l’une de ces rares femmes qui s’évanouissent parfois durant l’orgasme. C’est la fameuse « petite mort » à laquelle je ne croyais pas vraiment mais qui, apparemment, existe bel et bien. Comme on voudrait pouvoir jouir comme cela soi-même ! Et comme on est loin des « chattes défoncées » qui symbolisent l’érotisme pour les crétins comme Ernest.

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