dimanche 15 novembre 2015

Méditations



Première méditation : Avec l’évocation des dinosaures, cette plongée dans la nuit des millénaires déclenche en mon imagination des voyages audacieux vers le passé : avant les dinosaures, puis avant toute forme animale, puis avant toute forme végétale, je vois la terre couverte de bouillonnements avec leur toux, leurs rôts et leurs flatulences comme elle le fait toujours en Islande ou dans le parc du Yellowstone. Encore un recul de quelques millions d’années, et elle n’est plus qu’un disque tournant autour du soleil. Je m’éloigne : le soleil devient une étoile comme les autres. J’atteins le centre de la galaxie et ses 200 milliards d’étoiles dont chacune est séparée de la plus proche par au moins quatre années-lumière. De là, on ne voit plus du tout le soleil à l’œil nu ; je m’échappe de la galaxie jusqu’à ce qu’elle-même ne soit plus qu’un point lumineux qui, lui aussi disparaît. Je me retrouve au centre de l’univers où je suis plongé dans une solitude aussi effrayante qu’exaltante mais où je découvre des univers parallèles, à la réalité insaisissable ; des univers (y compris celui que nous percevons) pour lesquels le temps n’existe pas. C’est l’infini. C’est l’identification avec l’infini.

Deuxième méditation : Je ne suis fait, au départ, que de ce que ma mère a mangé pour fabriquer un bébé. Disons que, entre autre, elle ait mangé un abricot (ou une pomme de terre, ou un champignon). L’abricot était déjà en puissance dans l’abricotier, l’abricotier dans son noyau mais aussi dans l’eau et les minéraux dont il s’est nourri. L’identification avec l’univers peut aussi prendre le chemin de la réduction et de l’infiniment petit. On peut dire que la terre était en puissance dans le disque de poussières qui tournait autour du soleil, lui-même issu de phénomènes astronomiques qui l’avaient déjà en eux. Le minéral possède le végétal en puissance, le végétal possède en puissance l’animal (y compris les dinosaures) et ainsi de suite. Lorsque François d’Assise disait « Ma sœur la Lune » ou « mon frère le loup » il s’identifiait avec l’univers. Ces audaces ont d’ailleurs attiré sur lui les foudres du Vatican et la menace du bûcher. Notre belle religion d’amour et de charité ne rigolait pas, à l’époque. De nos jours, c’est l’Islam.
Tout est dans tout « et vice-versa » disait Alphonse Allais. Au-delà de l’humour, ce cher Alphonse avait parfaitement raison.

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