mardi 1 janvier 2019

Hommage à quelqu'un de bien


Ma sœur Marie-Madeleine nous a « quittés » (comme on dit) à l’automne 2018.

Quand j’avais trois ans, et qu’elle en avait neuf, elle m’apprenait la cliquette suivante :

Ya des gens qui sur la Lune
disent qui n’ya pas d’habitants.
Moi, j’dis sans erreur aucune
qui y’en a, mais seulement :
ils n’ont pas de parapuie.
Ça va bien quand il fait beau,
mais quand il tomb’ de la pluie
ils sont mouillés jusqu’aux os
du dos.

Elle m’apprenait aussi à lire et à écrire. Les circonstances nous séparèrent. À l’âge de cinq ans, je lui envoyais des poèmes. Les enfants ne coupent pas les cheveux en quatre. Je chantais ce qui m’impressionnait ou m’émerveillait : le soleil, le vent, la mer, les arbres… Elle m’avait inculqué le virus de l’écriture.

Adolescents, puis jeunes adultes, puis adultes adultes, puis vieux adultes, nous nous revoyions de temps en temps. Il nous arrivait d’être pris de fou-rires interminables et presque douloureux à partir de jeux de mots débiles ou en observant des situations bizarres. Et plus c’était « bête », plus cela nous faisait rire.

Marie-Madeleine a toujours aimé ce que j’écrivais. Elle relisait « L’École du Serpent » tous les ans, me disait-elle. Elle était fière de son frangin. Je lui dis simplement : « Merci ! ».



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