jeudi 10 novembre 2016

Trump



On est étonné de la victoire de Donald Trump. Mais qui se cache derrière ce « on » ? Les media, tout simplement. Les media français sont à la botte du gouvernement, car il les subventionne ; ceux des États-Unis à la botte des cercles dirigeants des grands groupes de presse.
Ces media n’ont pas dit leur dernier mot : Trump, répètent-ils, est devenu le porte-parole des travailleurs blancs ; et on vous jette l’adjectif « blanc » à la figure comme si c’était une insulte, et comme si le travailleur blanc n’avait pas le droit d’exprimer ses opinons, et encore moins de voter pour les soutenir. Or (et cela les media de gauche, c’est-à-dire les media tout court) se gardent bien de le préciser : la moitié des hispanisants de Floride ont voté Trump. Beaucoup de travailleurs noirs en ont fait autant. Sans cela, Trump n’avait aucune chance.
Les Mexicains, Cubains et Colombiens de Floride, Texas et Nouveau Mexique qui ont voté Trump l’ont fait car ils représentent l’ancienne génération d’immigrants (et il faut préciser d’immigrants légaux). Pour la plupart, ils sont venus aux États-Unis pour y travailler, gagner un salaire décent et fonder une famille, avec pavillon de banlieue, petit jardin et chien bâtard. C’est cela le rêve américain, et non pas, comme je l’ai si souvent lu dans la presse de gauche, les paillettes, le clinquant et la célébrité. Ces immigrants hispaniques n’ont pas vu d’un bon œil l’arrivée des clandestins. C’est un problème que n’ont jamais connu les immigrants irlandais, italiens ou juifs, mais que connaissent bien les immigrants russes.
Les media de gauche se laissent rarement aller à débiter de gros mensonges (encore que… !). Ils préfèrent, pour empoisonner les mentalités, se contenter de ne pas dire toute la vérité. On dira donc, et on répètera ad nauseum, que Trump a attiré le vote des travailleurs blancs. C’est vrai. Ce qu’on dit moins, c’est que Hillary Clinton était à la merci de l’Arabie Saoudite et du Qatar : une pratique aussi dangereuse que celle, pour un particulier, qui consisterait à accepter de l’argent de la part d’une quelconque mafia. Tôt ou tard, il faut régler ses dettes.
En 1988, Margaret Thatcher avait dit de Michael Gorbatchev : “Voilà un homme avec qui on peut s’entendre.” Trump dit la même chose à propos de Vladimir Poutine, un homme certes extrêmement retord, mais avec qui “on peut s’entendre”. Hillary, par contraste, a persuadé Obama d’envoyer des tanks, des avions de combat et des « conseillers » militaires aux frontières russes. Elle en est encore à l’époque où la menace communiste pesait sur l‘Europe, et elle confond Russie et communisme. Certains généraux américains ont déclaré que ce jeu de poker pourrait vraiment mener à la troisième guerre mondiale.
À cela, certains de mes amis britanniques ou américains me disent que l’attitude de Trump leur rappelle un peu trop celle de Chamberlain et sa politique d’apaisement avec Hitler en 1939. Ont-ils raison ? Faudra-t-il, une fois de plus, sacrifier l’Ukraine, la Pologne et les États Baltes ? Je ne me risquerai pas à prédire l’avenir, car cet avenir, dans un sens comme dans l’autre, est incertain et fragile. Nous avançons dans le futur à reculons, comme disait Paul Valéry. Pour l’instant, je suis mon instinct, et je me sens plus en sécurité avec Donald qu’avec Hillary.

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