mercredi 16 novembre 2016

Quatre mariages et un enterrement



Hier soir, la chaîne N° 8 diffusait Quatre Mariages et un enterrement. J’adore ce film, que j’ai dû voir à peu près 3 fois en anglais avant la diffusion d’hier soir.
“Je déteste ce film.” Me dit une amie que nous appellerons Sidonie. Je trouvais son jugement difficile à accepter.
À 21h j’étais devant mon poste. Au bout de quelques minutes, j’ai commencé à comprendre un peu mieux l’attitude de Sidonie. Le milieu social où évoluent les acteurs se situe entre université et aristocratie. Leur façon de parler pose d’évidents problèmes de traduction. Ça, je m’y attendais. Toutefois, je ne m’étais pas rendu compte à quel point une lourde adaptation peut tuer les piques, les mots d’esprit et le charme souvent sarcastique des conversations. Dès le départ, je sentais que le scénario avait du plomb dans l’aile.
En anglais, les dialogues sont plutôt rapides : ça fuse ! Malgré tout, les acteurs s’expriment clairement et distinctement. On attend les répliques au tournant. C’est un délice. En français, on avait beaucoup de mal à comprendre les dialogues, tant l’élocution s’engluait sans conviction en une sorte de grommellement continu.
La beauté de ce film vient en grande partie de ce que la frivolité des personnages n’est que superficielle. Ils arborent stoïquement des attitudes légères, mais souffrent de l’universel mal de vivre. Côté sérieux donc : même manque de conviction de la part des acteurs français, ce qui affaiblissait encore l’impact du film.
En VO, la voix d’Andy McDowell est celle d’une merveilleuse contralto, pleine de velouté mais aussi de persuasion. En français, elle pigne avec une voix de fillette.
“C’est toujours comme ça avec les doublages.” Me dit Sidonie. Eh bien non : j’ai souvent regardé des séries américaines telles que NCIS, Monk, The Mentalist ou Castle en VO. Quand je les regarde en français, non seulement je ne détecte pas de faiblesses, mais je suis plein d’admiration pour le doublage. Le ton des voix est recréé à l’identique ; le phrasé aussi. Quant à l’humour, il survit à l’adaptation et passe la barre.
Alors ? Alors il faut simplement admettre que dans le cas de Quatre mariages et un Enterrement, quelqu’un, c’est-à-dire le ou la responsable du doublage a merdé grave.

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