dimanche 12 juin 2016

Pas de gauche



Il y a beaucoup de choses dont on peut ne pas être certain dans cette vallée de larmes. Pourtant, je suis absolument certain que, politiquement parlant, je ne suis pas de gauche. Le spectacle de toutes les économies nationales que les socialistes ont ruinées (la dernière en date étant celle du Venezuela) suffirait à m’en convaincre. Avec l’aide des syndicats, ils s’acharnent depuis plus de 30 ans à ruiner la France. Elle résiste, mais pour combien de temps encore ?

Pourtant, par deux fois, on m’a fait la réflexion : “Je ne savais pas que tu étais de gauche.” Comment expliquer cette bizarrerie ?



La première fois, ce fut après une lettre ouverte aux anti-mariage-pour-tous. Je la reproduis ici :



Lettre ouverte aux anti-mariage pour tous :



Ce qui vous manque, chers amis, c’est un principe dont vous vous réclamez pourtant : la charité.

Votre grande peur, c’est que si le mariage des homosexuels est autorisé, if faudra aussi autoriser l’adoption. Quelle horreur, dites-vous ! Un enfant DOIT être élevé par un père et une mère. (On balaye ainsi du revers de la main toutes les familles monoparentales.)

Mais c’est surtout le terme DOIT qui me gêne.

Certes, un couple formé d’un homme et d’une femme, c’est la norme, mais la norme DOIT-elle être imposée à tous ? Certes, c’est aussi l’idéal, mais DOIT-on éliminer un système sous prétexte qu’il n’est pas idéal ? À ce tarif-là, rien ne serait acceptable car rien n’est parfait.

Je demande instamment aux anti-mariage-pour-tous d’aller faire un tour dans les écoles. Demandez aux instits et aux profs de vous parler de ceux de leurs élèves qui vivent, ou survivent, dans des conditions difficiles, pour ne pas dire ignobles : parents alcooliques et irresponsables, brutalité, malnutrition, saleté, vulgarité, bruit, désert culturel. Allez voir ces ménages, pourtant idéaux, selon vous, c’est à dire avec un père et une mère, chez qui la télé hurle 14 heures par jour, où les petits enfants s’endorment sur le plancher et vont se coucher quand ils veulent ; des endroits où il faut presque se guider au GPS tant l’atmosphère est épaisse en fumée de cigarettes. Allez passer une journée dans ces appartements où les murs vibrent au son du rap du voisin, et où, sous les fenêtres, bat le rythme infernal des ballons de foot ou de basket. Allez dans les escaliers qui sentent l’urine, et où de sinistres personnages vendent des drogues et harcèlent les adolescentes.

Ensuite, si vous avez le cœur bien accroché et l’estomac solide, allez parler aux policiers de la brigade des mineurs. Dois-je en dire plus ?

Les couples homosexuels ne sont et ne seront jamais parfaits pour l’excellente raison qu’ils sont humains. Certains, car c’est la loi des probabilités, seront même abjects, mais très peu. Dans l’ensemble, ce sont des gens qui ont souffert et qui connaissent le sens des mots « compassion » et « charité ». Dans l’ensemble, ils font de bons parents. Dans l’ensemble, ils méritent d’adopter des enfants si tel est leur souhait ; des enfants qu’ils rendront plus heureux que ceux que je viens de décrire.

À titre de comparaison, je parlais l’année dernière à deux jeunes gens, un frère et une sœur, dont les parents avaient été ouvertement échangistes. “Cela ne vous choquait pas quand vous étiez petits ?” Leur demandai-je.

“Non” répondirent-ils “car nos parents s’aimaient, et nous aimaient.”

L’enfant demande avant tout à être aimé. Comme un chien (et c’est un compliment, pas une insulte) il ne se préoccupe pas de l’aspect de la personne qui l’aime : grosse, laide, pauvre, infirme ; peu lui importe pourvu qu’il se sente aimé (relire, par exemple, La vie devant soi d’Émile Ajar)

Aux anti-mariage-pour-tous, en majorité catholiques, je dirai simplement : votre attitude montre que vous avez cessé d’aimer et que, comme les grands prêtres du Sanhédrin, vous accordez plus d’importance au paragraphe B, sous-paragraphe 14 de vos lois imaginaires qu’aux êtres humains, leur bonheur et leur dignité. De grâce : réapprenez cette charité dont vous vous targuez si haut et si fort.



La deuxième fois où l’on m’a dit : “Je ne savais pas que tu étais de gauche” fut après la parution de mon dernier roman : Orphelin du Futur. Un journaliste avait remarqué dans le texte une prise de position féministe. Et alors ? Faut-il vraiment être de gauche pour s’indigner du fait que 200 femmes meurent tous les ans en France sous les coups de leur compagnon ? À l’échelle mondiale cela fait 850 par jour et autant d’enfants tabassés à mort.

Il n’y a pas que le Front National qui soit diabolisé par les média à la solde du gouvernement (4 milliards par an de nos impôts en « subventions »): ceux d’entre nous qui sont perçus comme n’étant pas de gauche, n’ont le droit d’avoir aucune qualité.

Eh bien, je le répète : je ne suis pas de gauche.

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