dimanche 4 août 2019

Musique classique


Ceux qui adorent la musique classique ont beaucoup de mal à comprendre l’attitude de ceux qui ne l’aiment pas. Évidemment, même les mélomanes les plus enthousiastes n’apprécient pas indifféremment ou également toute la musique classique. Il y a des préférences, et même des répugnances. 

Les « anti-classique » ne comprennent pas qu’un « classique » puisse également aimer  Chuck Berry, Patsy Cline, Meat Loaf, Queen ou Bruce Springsteen (entre beaucoup d’autres), mais aussi, côté français, Édith Piaf, Brassens ou Cabrel.

Mon ami Michel est persuadé qu’on ne peut aimer la musique classique que si l’on y est plongé depuis l’enfance. Il en est l’exemple parfait, car il est né dans une famille de mélomanes. Sa mère avait même appris l’allemand et l’italien afin de mieux apprécier les opéras. Ses parents, ainsi que son frère et ses deux sœurs, se réunissaient en silence autour du « tourne-disque » (comme on disait à l’époque de son enfance) comme pour une cérémonie religieuse. C’étaient les années des premiers microsillons 33 tours.

Ce qui infirme quelque peu la théorie de Michel, c’est mon expérience personnelle. Mes parents détestaient la musique : toutes formes de musique. Je devais avoir dans les dix ans avant de tomber par hasard sur les valses de Johan Strauss. Ce fut une révélation. Par la suite, c’est Michel justement qui m’a fait connaître d’autres œuvres, à commencer par le 5ième concerto pour piano de Beethoven, l’œuvre-clé qui m’a ouvert les portes d’un véritable paradis terrestre.

J’ai une deuxième théorie. L’une des raisons (il y en a d’autres) qui empêchent les enfants et adolescents d’apprécier la musique classique, est simplement le fait qu’ils ne l’écoutent pas à un volume qui lui rende justice. Ils montent facilement des musiques de boîte de nuit à des niveaux qui endommagent médicalement leurs tympans, mais n’ont l’occasion d’entendre de la musique classique qu’en timides bruits de fond. Or, sans aller jusqu’à crever les oreilles, la musique classique doit s’écouter à un niveau très élevé. L’idéal étant le niveau sonore d’un concert auquel on assiste en salle. 

La qualité du système d’écoute est également cruciale. L’époque du tourne-disque fut suivie d’une série d’améliorations culminant avec des systèmes pour le grand public comme Fisher, Bang & Olufson ou Bose. Pour les professionnels, il y en a qui sont encore plus perfectionnés. Je me souviens de mon émerveillement en détectant de magnifiques basses de violoncelles dans des œuvres que je pensais connaître.

Le succès croissant de stations de radio dédiées à la musique classique, ainsi que l’amélioration constante des enregistrements et des haut-parleurs représente quand même une forme d’encouragement. Ne laissons pas les néo-barbares détruire ce fleuron de notre civilisation.

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