lundi 8 juillet 2019

Note de lecture : Mémoires d'elles.



Mémoires d’elles de Tammy Greenwood. 


Titre original : Bodies of Water. Je n’ai pas pu trouver le nom du traducteur qui est probablement une traductrice. Elle est sensible à la beauté du style, ainsi qu’aux émotions et aux sensations. Quelques bourdes, quand même.

Deux femmes, deux voisines dans un lotissement, ont chacune cru faire un bon mariage, mais l’une, Billie, la narratrice, se retrouve avec un imbécile. Quant à Eva elle hérite d’une sombre brute doublée d’un tyran de famille. Les maris, ce qui n’arrange rien, sont tous deux alcooliques.

Les circonstances et les malheurs rapprochent ces deux femmes. Elles tombent amoureuses l’une de l’autre. Leur liaison est décrite avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité, et cela d’autant plus qu’entre elles, il ne s’agit pas seulement d’une attirance physique : c’est le grand amour de leur vie.

Cette liaison se heurte à l’incompréhension totale des maris, ainsi qu’à leur hostilité et brutalité. Certes, nous sommes au début des années soixante, mais la situation serait-elle vraiment meilleure de nos jours ? Eva et Billie se sentent prisonnières du système et écrasée non seulement par l’intolérance de leurs époux respectifs et de la société qui les entoure, mais aussi par le fait que le mariage a étouffé leurs talents et leurs ambitions : elles sont véritablement prisonnières.

Tammy Greenwood sait parfaitement faire partager aux lecteurs ce sentiment d’oppression et même d’esclavage. Mémoires d’elles est le genre de récit qu’il est presque impossible de ne pas lire en une seule fois. Pourtant le lecteur souffre avec les personnages, mais on partage tellement leurs émotions qu’on est irrésistiblement entraîné.

Autrement dit : nous sommes en face d’un chef-d’œuvre.

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