dimanche 7 janvier 2018

Vieux



Je parlais l'autre jour de choses et d’autres (le temps qu’il faisait, les vacances, etc.) avec un membre de ma famille par alliance. Nous en vînmes à mentionner la Nouvelle Orléans. Je lui demandai s’il avait vu le film « The Big Easy ». The Big Easy, c’est le surnom de la Nouvelle Orléans, comme The Big Apple pour New York ou La ville Éternelle pour Rome.

“Oui” me dit-il “mais c’est un vieux film !” (Il date de 1986). Il y avait sur son visage une telle expression de dégoût et de répulsion, qu’il me fit presque peur. Il n’aurait pas grimacé mieux (ou pire) s’il avait dû déboucher le syphon des toilettes.

Pour cet homme, comme pour des millions de ses semblables, un film ou un roman se détériore au même rythme qu’un journal quotidien. « Récent » est immanquablement synonyme de « meilleur ».

Alors, allons-y gaiement : brûlons tous les romans, les nouvelles et les poèmes parus il y a plus de dix ans. Ajoutons-y les films, les œuvres d’art, les partitions musicales, puis dans la foulée, les sculptures et les chefs-d’œuvre d’architecture. Envoyons le David de Michelangelo dans les ruines de la cathédrale de Chartres, et faisons dynamiter les pyramides.   

Quel avenir pour notre civilisation si elle tombe aux mains d’êtres aussi primitifs ?

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