jeudi 11 août 2016

Critique de film



Un Admirateur secret

L’intrigue qui charpente ce film est certes conventionnelle, mais on ne peut pas toujours être totalement original. Jolie femme seule dans une grande maison isolée, fausse accusation de meurtre, hostilité de la population locale ; on a vu et revu ce genre de situation, mais on se dit que si le film est bien ficelé, on le suivra avec plaisir.
Ce qui le gâche, c’est la direction d’acteurs. Comme dans tellement de films français, ils parlent parfois indistinctement et trop vite. Le pire est à venir : il concerne le ton ou la musique des phrases. Tous les personnages semblent carburer à la rage intérieure. On a l’impression qu’ils méprisent ou détestent leurs interlocuteurs, quels qu’ils soient ; et ce, même dans le cas d’une mère s’adressant à son enfant de trois ou quatre ans. À la fin de chaque réplique, on s’attend presque à ce qu’ils ajoutent : “connard !”
Voilà comment ce qui aurait pu devenir un bon film se termine en navet.
Si j’ai pris le temps de décortiquer un peu celui-ci, c’est que, hélas, il représente toute une génération de productions du même tonneau. Les metteurs en scène harcèlent-ils les acteurs afin qu’ils parlent comme s’ils étaient toujours en colère ? Les acteurs se sentent-ils obligés de farcir leurs répliques, même les plus banales, d’une sorte d’agressivité interne ? Représentent-ils inconsciemment les aigreurs et frustrations de la société française en général ?
Cette mode (car c’en est une) néfaste doit disparaître si l’on veut recommencer à produire des films que l’on puisse apprécier, et même admirer.

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