samedi 8 juin 2019

Le temps qu'il faut


Une récente émission sur le cinéma déplorait le fait que les travailleurs manuels ne sont pas assez représentés dans les films. Les exceptions sont certes nombreuses, et faciles à trouver : des films comme « Les Raisins de la Colère », « Qu’elle était verte ma Vallée ! » viennent tout de suite à l’esprit, mais dans l’ensemble, cette assertion se révèle juste. On peut se demander pourquoi. 

Beaucoup plus qu’une question de goût, je pense qu’il s’agit d’une question de temps libre. Quand on travaille toute la journée, même s’il ne s’agit pas d’un travail manuel, on a peu de temps pour lire, peindre, danser, écrire ou s’exprimer. Les gens qui travaillent huit heures par jour ne sont pas moins intéressants que les autres mais ils ont moins de temps pour faire des choses intéressantes. À ce propos, le nombre d’écrivains qui n’ont été publiés qu’après l’âge de la retraite est significatif. Ils ne représentent pas la majorité des cas, mais ils sont quand même nombreux.  

Je me suis inévitablement posé la question : qui sont les personnages de mes romans ?

-      Bestial : un châtelain (ça commence mal), la fille d’un riche fermier (qui ne met pas la main à la pâte) et une juriste dont le style de vie ne sue pas la pauvreté.

-      L’École du Serpent : juristes. Peu de temps libre, mais bonne éducation, confort et revenus confortables.

-      Vieille Tortue : là, je gagne un point, car le personnage principal est une femme de ménage. Malgré tout, ce qui lui arrive de vraiment intéressant se passe en compagnie d’un riche entrepreneur.

-      Orphelin du Futur : un amnésique, mais avec des goûts de personne cultivée. Il tombe quand même amoureux d’une serveuse de restaurant.

-      Quadrille : un joueur de hockey sur glace. Bon bagage culturel, beaucoup d’argent pour commencer, puis en ménage avec la fille d’un châtelain (aïe !), et en fin de compte avec une secrétaire (ouf !)

-      L’École du Mépris : milieu de personnages richissimes (zut !).

Conclusion ? Ni meilleur ni pire que les autres, mais l’auteur (c’est moi !) est plus à l’aise avec la trinité Argent, Éducation et Temps Libre qu’avec Pauvreté, Indigence intellectuelle et travail accaparant.
Mea culpa !

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