Maupassant est un auteur
cruel ; beaucoup plus que Villiers de l’Isle Adam, par exemple. C’est
l’auteur des vies ratées. La
Parure, Une Vie, sont des récits déchirants car
ils insistent sur le fait que notre seule et unique vie, ou du moins la seule
dont nous ayons conscience, puisse être orientée par une erreur de jeunesse ou par
la méchanceté de quelqu’un d’autre.
L’héroïne de La Parure est victime
de sa vanité ; une vanité bien innocente et purement gratuite. Elle a pris
un risque pour rien car elle ne recherchait ni un gain d’argent ni une conquête
sentimentale. Loi des conséquences : elle en a souffert toute sa vie. Son
mari aussi.
L’héroïne de Une Vie
souffre de l’égoïsme implacable de son père, puis de son mari et enfin de son
fils.
Si l’on pouvait faire parler
au hasard ces visages fermés et douloureux que l’on croise dans la rue, combien
de vies brisées découvrirait-on ? Combien l’ont été par leur faute et
combien par la faute des autres ?
Ma vie n’a pas été brisée.
Elle a simplement été abîmée par une mère, elle-même fortement déglinguée par
la mort de son père, la pauvreté et l’emprise tyrannique de la religion. Ce
n’est pas la même chose qu’une vie brisée, et il y a longtemps que je lui ai
pardonné : elle était victime de son clan et de l’étroitesse d’esprit de
son entourage. Malgré le dégât psychologique et affectif qu’elle avait créé en moi au départ,
elle a réussi à m’élever dans la droiture et l’honnêteté. Pour cela, je lui en
saurai toujours gré.
J’ai échappé à bien des
accidents, bien des malchances qui auraient pu se révéler fatales. En Occident,
certains parleraient de protection divine. En Orient on dirait Karma…
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