Je me demande si le fait d’être jeune rend aveugle. J’ai
feuilleté récemment un album de photos sur lesquelles apparaissaient des femmes
qui ont maintenant la soixantaine mais qui, à l’époque, n’avaient que vingt ou
trente ans. Je les connaissais. C’étaient des copines, des cousines,
d’anciennes camarades de classe ou d’université ou même des collègues. En regardant ces clichés, le vieux
trognon que je suis aujourd’hui a été stupéfait de leur
beauté. Comment avais-je pu être aussi aveugle ? Les jeunes hommes qui
m’entourent maintenant sont-ils, eux aussi, aveugles à la beauté de leurs
contemporaines ?
Il y a peut-être là une protection (hormonale ?) de
la part de Maman Nature car un jeune qui serait en permanence conscient de la
beauté des femmes qui l’entourent ne saurait plus où donner de la tête. Il
deviendrait fou. C’est peut-être pour cela que certains le deviennent
effectivement…
L’attirance des vieux mâles pour une beauté disparue c'est le regret d’un
paradis perdu. On n’apprécie vraiment la beauté féminine que lorsqu’elle ne
nous est plus accessible, la richesse lorsqu’on l’a dissipée, la santé
lorsqu’on est malade, la liberté lorsqu’on est prisonnier. La vie consiste souvent à rêver aux destinations de cet autobus que l’on vient de rater.
La morale de l'histoire : profiter à fond de ce qui nous reste. Il n'y a pas une minute à perdre.
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