Les poèmes contemporains
n’ont plus de rythme. La longueur des vers est totalement arbitraire. Alors,
autant s’exprimer en prose sans avoir la prétention d’être poète.
On a eu raison de se
débarrasser de la tyrannie de la rime. Quand elle survient, elle
embellit le poème sans jamais l’alourdir. L’usage intelligent et sensible de
rimes intérieures est également très efficace.
Le rythme, cependant,
c’est-à-dire la musique du vers, représente aussi la charpente de ce vers. Sans
rythme, il n’y a plus que de la prose (le plus souvent prétentieuse).
Cela ne veut absolument pas
dire que les vers d’un poème doivent TOUS avoir le même nombre de pieds. Il n’est,
pour s’en convaincre, que de relire La Fontaine. Il faut simplement que l’on
puisse lire ce poème à haute voix sans tomber dans les
« croche-pieds » du rythme, c’est à dire ne trouver que onze syllabes
là où l’on en attendait clairement douze, ou neuf là où l’on en attendait huit.
Lire un poème qui n’atteint
pas la perfection du rythme, c’est marcher avec un gravillon dans la chaussure.
Que les « poètes »
modernes ne se plaignent pas s’ils n’ont plus de public : ils ont opté
pour la solution de facilité, solution qui, dans quelque domaine que ce soit,
mène invariablement à la médiocrité.
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