Ghislain
Devroede : « Certains sujets sont plus heureux quand ils sont
malades. C’est le besoin d’un refuge. » Paula souffre d’ostéoporose.
Mais elle fume comme un pompier. Souhaite-t-elle continuer à être malade ?
Arrêter de fumer ne la guérirait pas mais favoriserait l’efficacité – même
toute relative – des traitements. Jeanne, son adorable fille de 14 ans, si
souvent malade elle aussi, fume par procuration. Paula souhaite-t-elle, sans
le savoir, l’invalidité et la mort de sa fille ? Si nous pouvions
« sonder les reins et les cœurs », combien trouverions-nous de
fumeurs qui souhaitent inconsciemment d’être atteints par le cancer du
poumon ? Combien de gros mangeurs par une crise cardiaque ? Combien
de « fous de la route » recherchant l’accident ?
Je
pense qu’il y a en nous un instinct, peu exploré, mal analysé, peut-être lié au
phénomène de surpopulation, qui nous pousse à nous détruire nous-mêmes pour que
survive l’espèce. Lemmings, faux bourdons, araignées mâles, mammifères marins
qui se « suicident »… en sommes-nous si loin ?
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