L’année
dernière, une charmante jeune femme que nous appellerons Éliane sortait de son
village en voiture. Elle fut arrêtée par des gendarmes car, au niveau du
panneau barré d’une ligne rouge en diagonale indiquant la sortie de
l’agglomération, elle roulait à 58km/h. Elle était déjà en pleine campagne.
Le
jeune gendarme qui a dressé le procès-verbal ne semblait pas à son aise.
Discipliné – mais pas nécessairement bête – il obéissait militairement aux
ordres ubuesques de ses (soi-disant) supérieurs.
Éliane
avait fort envie de lui dire : “Pouvez-vous me regarder dans les yeux et
m’affirmer que, personnellement, vous attendez d’être exactement au niveau du
panneau pour commencer à accélérer ?” Mais elle ne dit rien pour ne pas
« aggraver » son cas.
Imaginons
que, quelques mois ou même quelques années plus tard, les gendarmes frappent à
sa porte pour procéder à une enquête de voisinage. Bien élevée, Éliane serait
d’une politesse impeccable. “Non monsieur, je n’ai rien vu ni rien entendu”, et
ceci même si elle avait vu et entendu quelque chose pendant la nuit ; car,
en son fort intérieur, elle penserait : “Barre-toi, connard !”
Nous
avons besoin des gendarmes mais ils ont aussi besoin de nous. Ont-ils jamais
entendu parler d’une petite chose qui s’appelle « relations
publiques » ? Pourquoi les « supérieurs » hiérarchiques
pondent-ils des directives aussi stupides ? Si leur but était de perdre le
respect et la collaboration de la population, ils ne s’y prendraient pas mieux.
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