Je soutiens
votre opposition au panneaux d'avertissement de radars. L'Angleterre
et les États-Unis n'avertissent pas les automobilistes qu'ils approchent
d'un radar, et personne ne s'en est jamais plaint. C'est ce que nous aurions dû
faire dès le début, mais en France, nous aimons à la fois les demi-mesures et
les complications. Il est parfaitement évident que tout accident, de quelque
nature qu'il soit, est plus grave si la vitesse est élevée.
Malgré tout, et
puisqu'il nous faut vivre avec ce que nous avons, je pense que votre
association ne fait pas assez d'efforts dans d'autres domaines générateurs
d'accidents :
1. La priorité à droite. C'est une aberration. Certaines
villes, comme Bain-de-Bretagne, ont conservé la priorité à droite dans toute la
ville, transformant la traversée de l'agglomération en cauchemar. Mais il y a pire
: Saint-Nazaire et La Baule (il y en a d'autres) ont gardé la priorité à droite
pour certaines rues mais pas d'autres. Jouer ainsi aux dés avec la sécurité des
habitants relève de l'irresponsabilité criminelle. Se rendent-ils compte que les
touristes américains, britanniques, allemands, hollandais et scandinaves n'ont
jamais connu la priorité à droite, et que, pour eux, s'il n'y a pas un
"stop" ou un "cédez le passage", ils ont la priorité ? La
réponse des élus, je ne la connais que trop : "Ils n'ont qu'à se
renseigner"… comme si les "ils n'ont qu'à" pouvaient sauver des
vies humaines, comme si un texte, genre paragraphe A, sous paragraphe
"Z" était plus important que la vie elle-même ! C'est l'esprit
"fonctionnaire" poussé aux limites de l'absurde. Est-il besoin
d'ajouter que la priorité à droite existe encore, ici et là dans les campagnes,
et que parfois de belles routes départementales n'ont pas la priorité sur des
chemins vicinaux ? Nous sommes paraît-il, dans un pays de logique et d'esprit cartésien.
Vraiment ?
2. Le non-respect des distances de
sécurité.
Qui d'entre nous, n'a jamais vu une autre voiture, mais surtout la façade
menaçante d'un poids lourd ou d'un fourgon à moins d'un mètre de son parechoc
? L'autre jour, j'ai subi ce genre de harcèlement de la part d'un car scolaire.
Cela fait froid dans le dos.
3. La concentration des contrôles de police et de gendarmerie sur
les grands axes. Les accidents sur les grands axes sont spectaculaires : les
journaux en parlent. Pourtant, les statistiques sont impitoyables : sur 5 morts
sur la route, 4 ont lieu sur les petites routes. Le journal local les mentionne,
et dès le lendemain, c'est oublié. Les fous de la route circulent en toute impunité sur les petites routes.
4. Le non respect des règles de
signalisation
dans les ronds-points : mauvaise habitude frustrante pour les autres usagers de
la route mais potentiellement meurtrière pour les vélos et cyclomoteurs.
5. L'absence de toute réglementation dans les parkings de
supermarchés. Aux États-Unis, entre la façade du supermarché et le parking
proprement dit, est peinte une zone striée en vert sur laquelle les piétons ont
une priorité absolue et où les voitures n'ont pas le droit de rouler à plus de
8 Km/h. En France, la façon dont certains (surtout des femmes, j'ai le regret
de le préciser) conduisent entre les rangées de voiture sans prendre le temps
de voir s'il y a des phares de recul ou si un caddy se trouve sur leur chemin,
est proprement effarante.
Comme vous le
voyez, il y a encore beaucoup de chemin à faire. La vitesse est loin d’être la
seule coupable, et vous devriez lancer des campagnes sur l'un ou l'autre de ces
aspects de la sécurité routière.
Bien sincèrement,
Donatien Moisdon
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