Il
existait, à cette époque reculée où l’Internet n’existait pas, une curieuse
tradition en Angleterre. La première fois qu’ils entendaient le chant du
coucou, les gens envoyaient une lettre au Times qui la
publiait ; ou du moins qui en publiait quelques unes. En 1912, le
compositeur Frederick Delius composa un poème symphonique sur ce thème : On hearing the first Cuckoo in the Spring.
Pour
moi, le chant d’oiseau qui encapsule le mieux l’idée de printemps, c’est celui
du merle. Ce fluide sifflement, empreint d’un rien de tristesse, jamais
identique d’un oiseau à l’autre ou (nous disent les spécialistes) d’une année à
l’autre pour le même oiseau, symbolise mieux que tout, la beauté de la vie et
la mélancolie qui s’attache à son écoulement.
Pour
les merles, le printemps a donc bien commencé, et il est vrai que
l’ensoleillement s’allonge notablement. Qu’il fasse froid, comme
aujourd’hui, sous un ciel gris et sans un souffle de vent, ou qu’il pleuve
légèrement sur la tendresse verte des feuillages, le chant du merle
est empreint d’une puissante magie ; mais jamais autant que lors des toutes premières chaleurs, pendant lesquelles il
semble que le temps soit figé. Encore quelques jours ?
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