Le 2 décembre
1959 le barrage de Malplaquet, au nord de Fréjus, se disloquait, prenant, selon
la version officielle, tout le monde par surprise.
Alors, pourquoi, en revenant des
cours en fin d’après-midi (j’étais élève contrôleur à la base aéronavale)
avons-nous trouvé des canots de sauvetage le long des dortoirs, ainsi que des
cordes et des bouées de sauvetage dans les couloirs des étages ?
Pourquoi deux navires américains
étaient-ils ancrés au plus près des côtes, et dès le lendemain matin, alors que
la base aéronavale et une bonne partie de la ville pataugeait dans un mètre de
boue, nous ont-ils ravitaillés en pain, oranges et boîtes de singe ?
Si la Marine Nationale connaissait le
danger, pourquoi les civils ont-ils été pris par surprise ?
Je ne jette le blâme sur
personne : on a peut-être eu peur de créer, à Fréjus, une panique qui
aurait pu se révéler inutile avec les risques inhérents d'embouteillages sur les routes et de pillage… C’est un argument qui se tient ; mais
quelqu’un savait. Cinquante-sept
ans plus tard, la vérité historique exigerait que l’on nous informe : qui savait que le barrage allait craquer, puis qui a pris la
décision (bonne ou mauvaise, je ne juge pas) de ne pas avertir la population,
et quelles sont les raisons de cette décision ?
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