Restons
sur le sujet des petits déjeuners. Je viens de lire une statistique indiquant
que la majorité des Français considèrent que le petit déjeuner est le moment le
plus agréable de la journée.
Je
voudrais aussi mentionner les petits pains briochés. Dans mon enfance, j’en avais
mangés d’absolument délicieux à Granville, dans la Manche. Il m’était arrivé,
au hasard de conversations, de mentionner que je n’en avais jamais connus de
meilleurs.
Réponse
immédiate des puits de science qui, dans notre entourage, sont toujours généreux de leurs conseils : “Tu deviens gaga. Tu imagines
que tout était meilleur jadis.” On me cite Cicéron qui, un demi-siècle avant
notre ère, disait déjà que les choses s’étaient bien détériorées depuis son
enfance. “Ce genre de réaction n’est pas nouveau” ajoute-t-on “il est de tous
les temps et de toutes les époques. On idéalise son enfance.”
Bon,
d’accord. J’admets. Ma mémoire me joue des tours.
Et
puis, un jour, je me retrouve à Pamplona, en Espagne. Hôtel modeste. Petit
déjeuner dans une intéressante salle à manger située à l’étage, et d’où l’on a
une vue plongeante sur la rue. Petits pains briochés.
Et
voilà qu’à la première bouchée, mon enfance me revient comme une rougeur qui
vous envahit les joues inopinément. Je refais, avec ce pain, l’expérience proustienne de la petite madeleine. Ce pain brioché de Pamplona,
c’est exactement celui de Granville cinquante ans plus tôt. Je n’avais pas rêvé
mais j’étais tombé dans le piège qui nous est si souvent tendu par ceux qui
savent toujours tout sur tout.
J’ai
appris par la suite que le port de Granville avait été reconstruit sous Vauban
par…des Espagnols ! Coïncidence ? Je ne crois pas.
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