Professeur de chirurgie
gastrique à l’université de Sherbrooke, Ghislain Devroede s’est spécialisé dans
un domaine à première vue peu attrayant : la constipation féminine. Nous
ne parlons pas ici d’une constipation de quelques jours, pour pénible
soit-elle, mais de ces crises de constipation qui risquent de se transformer en
occlusions intestinales puis exigent une intervention chirurgicale.
Heureusement pour ses
patientes et pour l’avancement de la science, c’est à dire pour nous tous, le
Professeur Devroede ne s’intéresse pas seulement à la maladie, il s’intéresse
aux malades. Curieux comme un chat, il a, très jeune, fait parler ses
patientes, un peu à la façon dont le ferait un psychiatre. Il s’est peu à peu
aperçu, après les avoir mises en confiance, que près de 80% d’entre elles
avaient été violées. Il s’empresse d’ajouter que toutes femmes violées n’ont
pas développé des problèmes de constipation chronique ; simplement que
parmi les constipées il y avait une proportion de femmes violées que,
statistiquement parlant on ne pouvait ignorer. Les muscles du rectum avaient
inversé leur fonction : au lieu de se détendre pour laisser passer les
selles, ils se contractaient sans que la femme en ait conscience.
Et les 20% qui n’avaient pas
été violées ? Il fallut plusieurs années à Ghislain Devroede pour
découvrir que les mères et parfois les grand-mères de ces femmes avaient été
violées.
Qui, après cela, pourrait
encore être contre la médecine holistique, c’est-à-dire celle qui prend en
compte l’esprit aussi bien que le corps ou, si l’on veut, qui les voit comme un
tout ?
Les garçons aussi se font
violer. Eux, c’est par sodomie, bien entendu. Ne serait-il pas intéressant
d’étudier la question de la constipation masculine sous cet angle ? Un
beau sujet de thèse de doctorat, n’est-ce pas ?
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