Être irresponsable,
c’est ne pas voir ou ne pas vouloir considérer les conséquences de ses actes. Des
recherches scientifiques récentes sur le sujet, indiquent – notamment grâce à l’IRM
– que tout n’est pas dit à sept ans comme le clamait Piaget. Le cerveau
continue à évoluer jusqu’à l’âge de 25 ans. Après aussi, mais beaucoup plus
lentement.
“Mais tout le monde
sait cela.” Me disait récemment une enseignante. “Pas besoin de scientifiques
pour nous le dire.” Certes mais la science a l’utilité d’analyser ce que
« tout le monde sait », de l’étayer et de faire entrevoir des
solutions.
C’est ainsi que l’on
comprend mieux maintenant pourquoi tant d’ados se sentent mous et
paresseux : leur cerveau possède alors davantage de cellules qu’à
n’importe quelle autre période de leur vie mais moins de synapses. Les
synapses, qui sont les « ponts » entre les cellules, sont les
instruments de notre logique et de la faculté consistant à comprendre les
conséquences de nos actes.
Au fur et à mesure de
l’accroissement du nombre de synapses, une « logique des
conséquences » commence à se former.
Ne voir que les
avantages ou les désavantages immédiats d’une action est un lourd handicap pour
les ados. C’est le moment où beaucoup gâchent leur vie à jamais. Nous avons
tous rencontré des adultes très intelligents mais qui, déraillés par une
adolescence irresponsable, sont devenus des ratés, des perdants.
D’où l’importance pour les ados d’écouter les
adultes qui ont subi les conséquences néfastes de leurs propres erreurs, et
s’en mordent les doigts, et de faire confiance à ceux qui ont récolté les
fruits d’un comportement lucide et responsable. D’où aussi, pour les adultes,
la nécessité de faire en sorte que les jeunes leur fassent confiance, et
songent à les imiter.
Naturellement, il s’agit là d’une analyse scientifique MOYENNE.
Nous savons bien qu’il y a de jeunes ados, et même des enfants, qui possèdent
déjà un sens très aigu des responsabilités. Nous savons aussi, hélas, qu’un
nombre considérable d’adultes (que les sociologues estiment à un effrayant 20%)
n’acquièrent jamais le sens des responsabilités.
Une chose qui me révolte,
c’est l’exploitation de ces irresponsables par certaines grandes
entreprises : crédit à 2% pendant six mois (et 22% après), abonnement à la
télé par satellite gratuit pendant 3 mois (et à 50€ après), rien à payer avant
l’année prochaine (puis une facture astronomique)… Filets aux alouettes qui
capturent chaque fois des milliers de victimes.
Les irresponsables sont
déjà très malheureux. Le monde leur est hostile. Ils sont eux-mêmes leurs pires
ennemis. Ils ne comprennent pas pourquoi rien ne marche comme ils le voudraient,
pourquoi les voisins se plaignent de leur comportement, pourquoi l’ignoble
patron se fâche s’ils arrivent en retard au boulot, pourquoi la voiture qu’ils
n’ont pas entretenue tombe en panne etc. Mais ce sont des êtres humains :
doit-on, en plus, mettre cyniquement sur pied des institutions qui les
exploitent ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire