Nous sommes anesthésiés dans l’illusion que nous vivons
dans une société libre.
Lorsqu’on dit à un Américain que les magasins français
n’ont pas le doit de déclarer des soldes sans la permission d’une agence
gouvernementale, eh bien cet Américain ne vous croit pas. Il pense que vous
radotez et que jamais le gouvernement d’un pays ne perdrait son temps à mettre
son nez dans des choses comme cela. Pourrait-on essayer de lui dire qu’un
paysan doit demander la permission de mettre un champ en jachère ou de
ré-exploiter un champ déjà en jachère ? Ou qu’un viticulteur est taxé sur
le vin qu’il a en réserve ? Peine perdue. Il ne vous croirait pas non
plus.
Chaque profession pourrait donner une longue et déprimante
liste des contraintes, toutes plus absurdes les unes que les autres qui pèsent
sur elle.
« Mais il faut bien qu’il y ait des
règlements ! » miaulent les fanatiques de la fonction publique. Certes, surtout en ce qui
concerne l’honnêteté des engagements envers les clients, la façon dont sont
traités les employés ou encore les menaces sur l’environnement, mais le fait
qu’il faut des règlements ne veut pas dire qu’il en faille tellement que cela
encrasse la machine économique.
Ces milliers de lois et de règlements n’ont jamais empêché
les faussaires, les aigrefins, les sombres brutes et les exploiteurs d’opérer
en toute impunité. Par contre, ces mêmes interventions étatiques totalement
absurdes pèsent lourdement sur l’efficacité des entreprises honnêtes,
c’est-à-dire sur l’immense majorité de celles-ci.
Peu de lois, mais appliquées avec courage seront
toujours plus efficaces qu’une diarrhée de règlements qui pénalisent les
honnêtes gens mais dont les escrocs se moquent.
Un exemple entre mille ? Commençons par donner aux
propriétaires le droit d’expulser les locataires qui ne payent pas, quelles que
soient les circonstances ou les périodes de l’année. Injuste ?
Cruel ? L’INSEE estime à un million le nombre d’appartements inoccupés
parce que les propriétaires ont PEUR d’y mettre des locataires, peur des
déprédations, peur des mauvais payeurs et surtout peur de ne pouvoir expulser
les mauvais locataires. Un million d’appartements de plus du jour au lendemain
sur le marché de l’immobilier, cela commencerait à résoudre pas mal de
problèmes : prix des locations, surpeuplement, SDF, etc. Malheureusement, dans l'optique actuelle,
le propriétaire, comme l’ignoble patron, c’est l’homme à abattre.
Pendant que les loueurs de taudis (dont certains carrément
mafieux) se moquent des règlements, l’honnête propriétaire est paralysé. Peu
importe si, en liant les mains de ce dernier, on fait du mal à tout le monde et
surtout aux Français qui se battent avec des revenus modestes. On « fait
du social » ou on n’en fait pas, que diable !
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