Durant ma carrière de prof de français et d’anglais, j’ai eu beaucoup
d’élèves juifs. Dans leur grande majorité ils étaient ambitieux à la fois pour
eux-mêmes et pour répondre à l’attente de leurs parents. C’étaient des jeunes
gens intéressants, doués d’un remarquable sens de l’humour, y compris la forme
la plus subtile et civilisée de l’humour : l’autodérision. Difficile de
trouver des élèves plus agréables.
J’ai donc été fort surpris lorsque Julie m’a dit
qu’elle n’aimait pas les Juifs. Cela méritait une explication. Elle avait eu
affaire à deux jeunes Juifs pendant sa vie professionnelle. Brillants esprits,
ils étaient tous deux montés en grade très rapidement. Courtois, enjoués,
serviables quand ils se trouvaient sous les ordres de Julie, ils devinrent
mesquins et odieux dès qu’ils se retrouvèrent en position d’autorité.
Résultat ? Une personne de plus qui n’aime pas
les Juifs. J’ai fait part à Julie de ma propre expérience mais elle reste
blessée et méfiante.
Nous sommes tous, chez nous ou ailleurs, des
ambassadeurs de notre religion, de notre nationalité ou de notre ethnie. Nul
besoin de se trouver en pays étranger pour avoir les responsabilités d’un
ambassadeur. La gentillesse, le sens de l’équité, l’honnêteté rapportent plus
qu’ils ne coûtent mais, bien sûr, il s’agit d’un bénéfice différé, un
investissement à long terme. Difficile à comprendre pour certains.
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