Je viens de lire un article sur l’épidémie de ralentisseurs
qui se répand dans toutes les villes et villages de France. On pense à la
remarque de Pompidou : « Arrêtons d’emmerder les Français ».
Cette épidémie affecte également l’Angleterre, mais là au
moins, des voix s’élèvent courageusement contre ces absurdités : celle des
ambulanciers. Les ralentisseurs ont causé la mort de bien des patients, soit en
retardant leur arrivée à l’hôpital, soit en les secouant.
Certes, il faut respecter les vitesses limites en ville,
mais des caméras bien placées feraient parfaitement le travail et…
rapporteraient de l’argent.
Le journaliste en question s’étonnait qu’aux États-Unis les
automobilistes respectent en général les vitesses limites en ville. Son explication
: « Aux États-Unis, la loi c’est la loi, alors qu’en France, c’est un
défi. » Peut-être, mais je soupçonne qu’on ne peut résoudre une phénomène
de société par un mot d’esprit, et qu’il y a chez les Américains des
motivations, des habitudes et des réflexes beaucoup plus complexes.
À Little Rock,
j’ai été témoin d’un épisode tellement extraordinaire que j’hésiterais à le
croire si on me le racontait :
A l’intersection de deux grandes avenues à six
voies (trois dans chaque sens) les feux rouges sont tombés en panne.
Immédiatement s’est établi un système de rotation dans le sens des aiguilles
d’une montre : 1,2,3,4. Trois voitures de « 1 » traversent le
carrefour. Les 3 suivantes s’arrêtent puis trois voitures de « 2 »
etc… Pas de cafouillage, pas d’accident, pas d’engueulades ! Pas d’agent
de Police non plus. C’était comme une figure de ballet parfaitement réglée. Franchement,
je me demandais si je n’étais pas en train de rêver, puis j’ai appris qu’il s’agit
d’une habitude bien ancrée dans la population quand les feux sont en panne. Le
ballet 1,2,3,4 se forme instinctivement. J’imaginais ce qui serait arrivé en
France dans de semblables circonstances. C’était à donner froid dans le dos.
University Avenue à Little Rock |
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