Les inspecteurs
Les profs ont peut-être tort d'avoir peur des inspecteurs... ou alors, j'ai eu beaucoup de chance.
Cotonou : Jamais d'inspection.
Hagersville : Mon premier inspecteur était remarquable. Au lieu de débiter tout ce qui n'allait pas dans ma façon d'enseigner, il m'a simplement demandé d'aller écouter une leçon dans la classe d'une certaine Mme Jacques. Là, je me suis rendu compte que je n'avais pas vraiment à m'inquiéter. Néanmoins, l'approche de cette Mme Jacques m'a effectivement fourni quelques précieux tuyaux sur la façon d'enseigner au niveau secondaire.
Port-Hope : Aucune inspection.
Pittsburgh : Aucune inspection.
Basildon :L'enseignement à Barstable n'était pas digne du nom "enseignement". C'était du gardiennage. Les profs survivaient d'une journée sur l'autre et les voyous régnaient en maîtres. Aucun élève n'était renvoyé car (version officielle) cela aurait "nui à la réputation" de l'établissement. Quelle réputation ? Cette école n'était qu'une poubelle où les rares élèves qui apprenaient quelque chose le faisaient malgré l'école et non à cause d'elle. Mr Wally, l'inspecteur de français et espagnol, s'empêtrait dans des théories fumeuses pour que les langues étrangères soient "accessibles aux élèves". Cette sinistre comédie faisait perdre des millions de livres aux contribuables.
Southend-on-Sea : Eastwood High School for Girls représentait l'exemple même de ce qu'une Secondary Modern School pouvait et devait être. En principe, cet établissement était destiné aux élèves peu doués. En fait l'atmosphère était à la fois studieuse et sympathique avec une place non négligeable pour l'humour. Les résultats suivaient. Dans certaines disciplines nous avions presque les mêmes taux de réussite aux examens que les Grammar Schools. Cet état de fait ne pouvait pas durer. Les grands pontes de l'enseignement public décidèrent que l'établissement deviendrait mixe. Dès que les garçons arrivèrent, les résultats chutèrent, l'atmosphère se détériora et la médiocrité (parfois soulignée de violence) s'installa. Je n'ai eu, durant cette deuxième période qu'un seul inspecteur, homme fort sympathique d'ailleurs, qui décida de prendre l'une de mes classes en main pour se "remettre dans le bain" disait-il. Il en sortit "échevelé, livide au milieu des tempêtes" et me souhaita bonne chance.
Chatham : Un seul inspecteur, lui aussi fort sympathique. Les problèmes de l'école venaient de la direction, non des élèves. Il existe ainsi toute une clique d'"expert" qui sont obsédés par les méthodes. Peu importe les résultats. Réunions à tous les niveaux sur le "dévelopement du curriculum" et autres considérations fumeuses. L'établissement : Chatham Grammar School for Girls, n'en restait pas moins une école au-dessus de la moyenne. Qu'en est-il maintenant, 30 ans plus tard ? Nos grands théoritiens finiront bien par la détruire.
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